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Quand la mémoire individuelle se ravive…

Lu pour vous le 29 août 2012 dans le quotidien France-Antilles, un article de Rodolf ÉTIENNE consacré à la résurgence de la mémoire individuelle.
« Mamina« , « Carolie X« , « La rivyè-wouj« , « Pas kriyé mwen sakré chaben » : autant d’ouvrages qui content des histoires individuelles, faisant de chacun un être particulier. Un courant nouveau peut-être que ces tomes qui font d’un parent, d’un ami, d’un artiste nos véritables héros.

<<< « La Rivyè-wouj' » raconte l’histoire de la famille Lamin, à travers le récit de mémoire de Manman Loulou.



Il est communément entendu que notre mémoire collective, à nous peuples post-colonisés, relève du trauma. D’autant que certains, mal-intentionnés, et de tous bords, politiques ou sociaux, ont fagocité ou fagocitent encore et à bon compte cette part de notre imaginaire commun.
A ce titre, certains de nos historiens modernes, inversant l’histoire au profit d’idées politiques préconçues, ont accentué le mal. Il est difficile de trouver des coupables à cette tragédie mémorielle qui nous touche tous, tous autant que nous sommes, sans distinction de classes ou de races. Il est difficile de pointer du doigt. Bien malin pourrait ! Est-ce d’ailleurs nécessaire ? D’autant que la littérature en la matière vient combler le vide. Gageons que ce qui préfigure un nouveau courant littéraire fasse recette.
De nouveaux modèles peu ou prou…
Nos auteurs, qui ont donc saisi le mal, tentent par la littérature d’apporter des solutions à ce traumatisme mémoriel. Chacun y va de sa plume, de son style, comme pour conter l’histoire de cette grand-mère qui, à elle seule, a porté le fardeau familial, ou encore l’histoire de cette femme incomparable et dont le souvenir littéraire alimente le bonheur vécu ensemble ; ou l’histoire de ce musicien qui, par sa volonté et son courage, a visiblement soulevé les montagnes.
Dans ce grand bain le quidam y gagne, pouvant à bon escient se projeter dans la vie de l’autre, celui qui lui servira de modèle peu ou prou. De l’avis de spécialistes, dixit Enry LONY, généalogiste, « il n’est pas étonnant que la recherche des racines et leur évocation orale ou écrite soit une nécessité pour notre société. Il suffit de fréquenter les bancs des Archives départementales, au haut du Morne Tartenson, pour s’en convaincre ». Enry LONY qui, par sa fonction, est spécialiste de la mémoire individuelle et/ou collective.

Quatre ouvrages nous servent de support pour approfondir notre thématique. Il s’agit de Carolie X, signé de Pierre-Yves Panor, aux Éditions Macré-Lorillo (prix éditeur : 18 euros) ; Pas Kriyé mwen sakré chaben, signé de Tony Delsham, aux Éditions Martinique Éditions ; La Rivyè-wouj de Luc Lamin aux Éditions Cap Bear (prix éditeur : 20 euros) et enfin Mamina, racontée par Georges Barnay et « mofwazé » par Sophie Désiré aux Éditions Sophonie Plume (prix éditeur : 15 euros).

1 Commentaire

  1. Lamin Luc

    L’écriture sert à établir des liens (preuve), aux hommes de les faire fructifier. Je suis convaincu que la clé passe par l’éveil des consciences. « Tous créoles »
    Lamin Luc

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