Paco pati… Mé tanbou a toujou la !
Paco CHARLERY vient de disparaître brutalement à l’âge de 62 ans, laissant en deuil le monde de la musique créole.
Nous publions ici le témoignage personnel simple et émouvant de l’une de ses anciennes élèves, qui l’a bien connu au Sermac.
Une silhouette traverse l’allée des tamariniers du Parc Floral. C’est Paco, tambour à l’épaule, qui, comme à l’accoutumée, vient animer l’atelier danse contemporaine de Christiane Emmanuelle. D’un pas tranquille, il traverse le couloir où il croise, ça et là, des élèves sortant de la salle de danse de Suzy Maniry, adjacente à celle où il se rend aujourd’hui. Dans cette joyeuse agitation alentour, Paco sourit. Dans une sorte de quiétude « mystique » pour ceux qui ne le connaissent pas, l’homme généralement vêtu d’une chemise à manches courtes portée à l’extérieur du pantalon, salue très cordialement chacun et chacune. Il échange quelques mots, demande si tout le monde a bien travaillé et conclut en souhaitant une bonne fin de journée. C’était il y a 12 ans et le souvenir reste à jamais gravé…
Cet homme, d’une simplicité et d’une humilité rares, c’était Paco Charlery ! Un talent trop discret, un prodige de la percussion passant presque inaperçu dans les couloirs du Sermac… Paco semblait davantage s’exprimer par sa musique que par des paroles ou gestes inutiles.
Un roi de l’improvisation comme certains aiment à le préciser, comme entre autres au concert du « Paco Charlery Band » clôturant le Festival de Fort-de-France 2009.
Paco Charlery, le passionné. Celui qui, sur les traces de son père, part étudier la trompette au conservatoire et qui s’essaye à d’autres instruments. Paco, le percussionniste qui, fort des ses diverses rencontres, formations et scènes musicales, avait un sens du rythme exceptionnel…
Mais envers et contre tout, Paco le jazzman, qui aimait particulièrement interpréter au bugle « Round midnight » de Miles Davis… Le bugle, choix réfléchi chez un trompettiste professionnel. Une gamme de si bémol au son doux de grave et de medium… Une autre facette du talent de Paco.
Paco, le poly instrumentiste au génie discret et à l’humanité bouleversante.
« Que sa musique continue à vous imprégner de mille et unes mélodies » pour toujours et à jamais.
Mettez-vous dans l’ambiance de Paco Charlery, en visitant son site « Les tambours qui chantent le jazz » : http://pacocharlery.ifrance.com/ Vous pourrez y écouter quelques extraits de son dernier CD, « Pitit Mwen« .