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Traces chinoises en pays créole

Sonia MARC, "La Sosso" (photo France-Antilles)

Jeudi 5 mars au soir, en présence de Pierre SAMOT, maire du Lamentin, Sonia MARC (dite « La Sosso »), responsable de l’Office de la Culture de cette ville, a donné le coup d’envoi  de la manifestation « Danmyé sanmdi glorya an XIV ».
Cette année, l’OCL a choisi de mettre en vedette la culture chinoise, et d’honorer la communauté d’origine chinoise de Martinique qui contribue à enrichir notre créolité.
La quatorzième et traditionnelle fête « Danmyé sanmdi glorya », qui se déroulera sur trois jours, du jeudi 5 au samedi 7 avril, a été lancée par une conférence-débat sur le thème « Traces chinoises en pays Martinique ».
En préambule, les invités et le public ont pu assister à une double démonstration, en fait la confrontation de deux cultures : tout d’abord, une « ronde danmyé » martiniquaise à laquelle La Sosso, fidèle à sa passion, a pris part en chanteuse soliste. Puis danseurs, répondeurs et tambouyés ont laissé la place aux combattants du « shou-bo », art martial traditionnel chinois très ancien, cependant moins connu que le « wushu » ou kung-fu immortalisé par Bruce LEE.
Ce spectacle tournera dans différentes communes de l’île du 8 au 12 avril 2012 : Prêcheur le 8 à 15h, François le 10 à 19h, Lorrain le 11 à 19h, Diamant le 12 à 19h.
De nombreux intervenants de premier plan ont ensuite longuement contribué à mieux nous faire connaître les origines de la communauté chinoise locale, dont l’arrivée ici en trois vagues est directement liée à l’abolition de l’esclavage et au système d’engagement mis alors sur pied pour lui succéder.  Le départ de Chine de ces migrants en fin du XIXème siècle a été motivé en premier lieu par la recherche d’un eldorado, puis par le souci de construire une diaspora mondiale solidaire.
Les Chinois ont été rapidement acceptés et intégrés ici, adoptant la langue créole davantage que le français. Après avoir déserté les champs, ils se sont orientés vers le commerce de détail, tenant des boutiques où le « carnet » de crédit constituait un véritable lien social. Travailleurs discrets et infatigables, les Martiniquais d’origine chinoise exercent aujourd’hui dans de nombreux domaines : commerce, pharmacie, médecine, cadres administratifs, etc.
La ville du Lamentin compte dans ses rues une quarantaine de commerces créés et tenus par eux.
Nous avions déjà consacré sur notre site un article à ceux qu’on appelle familièrement « les Chins » : http://www.touscreoles.fr/2009/07/28/l-immigration-chinoise-en-martinique-ou-ceux-qu-on-appelle-chin/
En 2009, « Danmyé sanmdi glorya » avait mis en lumière un art martial du sud de l’Inde : le « kalaripayat » : http://www.assemblee-martinique.com/joomlas-225/culture__danmye_et_kalaripayat_(arts_martiaux).html

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