Roger de Jaham, président de l’association « Tous Créoles » est décédé le Mercredi 14 juin 2017, à l’âge de 68 ans. 

Depuis son retrait de la direction de ses entreprises, il consacrait une grande partie de son temps à la bonne marche de l’association « Tous Créoles » dont il assurait la co- présidence depuis sa création en 2007.

Il confiait 15 jours avant son décès au quotidien local : « Je n’ai qu’un regret c’est d’être resté à sa présidence pendant tout ce temps (…)

 A l’occasion du dixième anniversaire, mon intention est de transmettre le flambeau à un autre.

 Peut-être que, ma personnalité n’étant plus en première ligne, l’association pourra embrayer une nouvelle phase. »

Je vous demande une minute  de silence pour honorer ce grand homme 

(et aussi Henri Dormoy et le Dr  Yves Donatien. Ainsi que l’épouse  de Carlos Blancanneau qui nous ont quittés plus récemment. )

Sans omettre  le Dr Henri Lodéon membre fondateur …

L’Association a été fondée en 2007 à l’initiative de Roger de Jaham et de votre serviteur dans le but d’œuvrer à l’unité des peuples créoles,

« en faisant de leurs différences une œuvre collective », 

« …en  contribuant à l’édification d’une société créole apaisée, 

solidaire et affranchie de tout sectarisme, par  la mise en œuvre d’actions et de gestes symboliques, 

pour que  celles et ceux qui composent cette communauté puissent mieux se connaître et se respecter, dans leurs différentes singularités. »

Qui aurait pu imaginer   qu’une telle démarche rencontre autant d’obstacles. 

Autant de  difficultés à rapprocher des hommes et des femmes, au-delà de l’histoire douloureuse de leurs origines, pour qu’ils se retrouvent dans l’apaisement d’une personnalité partagée.

Roger de Jaham est passé au royaume éternel, laissant une association exposée aux attaques de ses nombreux détracteurs. 

Erick Dédé et Marie-Line Mormin ont repris le flambeau, avec la volonté de poursuivre les actions de rapprochement et de servir le message d’unité créole.

Mais malgré l’engagement déterminé de la nouvelle équipe, force a été  de constater que Tous Créoles s’est au fil du temps affaiblie.

Citation:

 « Le temps était  désormais venu de réinventer Tous Créoles, et de réarmer sa doxa pour qu’elle retrouve son rôle de phare dans notre société. 

Le temps était venu pour Tous Créoles « de faire bouger les lignes à nouveau. »

 Le Conseil d’administration (dont je n’étais pas membre) courant 2020 a estimé que 

Tous Créoles devait «  se pencher sur ce que nous étions pour comprendre ce que nous devenons. »

Ajoutant : « Tous Créoles doit enrichir les débats de notre société…réinvestir le champ de l’histoire en organisant des rencontres d’historiens et en explorant méthodiquement toutes les périodes de notre passé commun. 

Ces grands rendez-vous doivent couvrir en particulier la période esclavagiste de nos territoires, et ouvrir les débats sur le socle solide de l’histoire. »

Ce pour savoir ce que nous étions…

 Et, « Pour comprendre ce que nous devenons »

 Si la mémoire du passé envahit le présent, Tous Créoles doit se saisir des débats actuels de nos sociétés pour y apporter son éclairage.

 Elle le fera en multipliant les rencontres et les échanges, dans le simple but de clarifier les différents sujets, et de contribuer à combattre les clichés et les postures qui dominent encore le débat public.

C’est pour servir cette vision recentrée que le CA a proposé la mise en place d’un groupe provisoire de réflexion constitué de Mickael de Jaham, Gérard Dorwling-Carter et Livie Pierre-Charles. 

Ce groupe avait  6 mois pour refonder entièrement la stratégie de Tous Créoles, stratégie qui à été  soumise au vote d’une AG extraordinaire le 25 juillet 2020. 

Le conseil d’administration issu de la consultation des membres de l’association s’est vu proposer un vaste et riche programme de travail. 

Citons, sans être exhaustif :

– Contribution et/ou participation à des actions compatibles avec l’objet de l’association: CM98,  Martinique transmissions, 36h pour la Martinique etc

– Constitution d’un Fond financier pour intervenir activement dans des domaines suivants : ( Prix littéraires, musique créole, gastronomie créole. Bourse étudiants, cycle de conférences.    Activités attrayantes et valorisantes:   Rencontre des différentes diasporas.    

– Action  jeunesse: cotisations réduites/supprimées. 

Avantages (carte discount).

– Débats, enjeux de société. 

– Hommage aux membres disparus.  

– Intronisation nouveaux membres. 

– Étude approfondie de la charte. 

– Communication: blog, site, rencontre des journalistes amis, des  chefs de rédaction, des communicants des institutions… 

Mais la Covid est arrivée avec fracas pour déranger totalement nos plans : 

confinement, distanciation, protocole sanitaire faisant passer en arrière-plan nos préoccupations statutaires…

Mais tels les gardiens du feu réfugiés dans leur grotte pour laisser passer la tempête les  membres du bureau et du CA ont maintenu le navire Tous Créoles à flot. 

Entre-temps, les élections présidentielles et législatives ont donné lieu à une abstention massive et à un vote de protestation  qui exprime un mal-être persistant de la population, une méfiance croissante à l’égard du gouvernement et des élus, une désespérance de la population. 

Cette expression électorale fait suite à une longue série, depuis plus de dix ans, de crises teintées de relents raciaux de destructions de monuments…

 Mais il est vrai   aussi,que la  situation se caractérise par la persistance d’un chômage de masse, un fort déclin démographique, l’exil des jeunes, notamment des plus talentueux, la montée d’une délinquance violente sur fond de ségrégation sociale, une immigration clandestine grandissante, la  crise d’une démocratie locale sans perspective, dans un contexte d’échec de l’espace communal qui faisait le lien social jusque-là, les effets d’un sentiment d’abandon et d’isolement induit par les mesures sanitaires liées à la crise de la Covid, pas toujours adaptées aux réalités… 

Au final, une perte de  confiance et un profond désarroi.

Mais pour sa part Tous Créoles n’a pas baissé les bras:

Le CA s’est réuni autant que cela a pu se faire et les membres du bureau – que je remercie chaleureusement – se sont rencontrés quasiment tous les mardis pour permettre la réalisation des projets de l’association. 

Nous citerons la mise au point et le suivi de deux types de manifestations publiques: les conférences littéraires et les « After works », des occasions offertes aux acteurs sociaux de venir parler de leurs actions au sein de notre société. 

La participation à la  Commission Ad hoc Mémoires et Transmissions de la ville de Fort-de-France (dont l’objectif a été de renommer les rues qui ont fait consensus au sein de la Commission notamment  les rues Galliéni et Blénac.

Un soutien apporté à un projet pédagogique du Collège de trinité;

L’amélioration du site tous créoles;

Work place: la création d’un outil de communication en intranet;

Action menée avec Cyrille Bruelle: des rencontres avec le public pour des échanges avec l’auteur livre « Nous humains » en partenariat avec l’ICEA (L’institut européen catholique des Amériques)

Conférences littéraires :

Catherine MARCELINE

Serge Thaly

Marie-Josée Alie

Joceline Berouard

After work:

Jacques Vabre

36 heures pour la Martinique. 

Henri Tauliaut, plasticien qui s’inspire de la génétique pour créer des œuvres. 

La professeur Charles-Nicolas ( 36 heures pour la Martinique. )

Laurence Evadere (Réseau Entreprendre)

Rencontre des familles à Chateau-Gaillard: 

Une centaine de participants dans un cadre harmonieux et apaisant. 

Cycle de conférences vérité et conciliation:

Résumé à ce jour à une Conférence inaugurale du professeur Charles-Nicolas sur l’esclavage. 

Cycle freiné dans son déroulement par la situation sanitaire

Ainsi nous revenons vers vous,  après ces deux dernières années difficiles pour tous, Tout autant convaincus de l’impérieuse nécessité de continuer le travail commencé.

Aussi profiterons-nous de l’occasion pour vous informer de la prochaine conférence de notre association le jeudi 20 octobre à 18h,  ici à l’hôtel la Batelière 

Dans le cadre du Cycle de conférence vérité et conciliation:

donnée par le père Jean-Michel Monconthour accompagné du père Benjamin François- Haugrin et de l’historienne 

 Annick    François- Haugrin

Dont le thème sera: « Eglise catholique, esclavage et colonisation. »

Je vous remercie pour votre participation à nos travaux et pour votre fidélité aux idéaux de notre association.