Coupable complaisance…
De façon régulière, différents médias martiniquais –et parfois même extérieurs- n’hésitent pas à employer le terme « béké » pour parfaire la description d’un Martiniquais…
Cette utilisation du vocable béké (qui est une indication ethnique ou socio-ethnique), accolé au patronyme d’un homme ou d’une femme martiniquaise, est insupportable et éminemment condamnable, bien qu’elle soit malheureusement entrée dans les mœurs de nos journalistes, comme de beaucoup d’autres commentateurs !
Il ne nous revient pas que l’on ait écrit quelque part : le mulâtre Rudy RABATHALY, ni le couli Serge LETCHIMY. Cela serait tout aussi déplorable que d’annoncer le syrien Claude LISE, ou le chinois Charles HO-HIO-HEN. Tout comme il serait inadmissible de dire le nègre Aimé CHARLES-NICOLAS !
Et oserait-on seulement énoncer ou écrire le juif Serge DASSAULT ?
Ceux qui pratiquent cela contribuent à perpétuer une connotation -et donc une opposition- raciale, et ne travaillent pas à l’apaisement de notre société antillaise.
Les Békés constituent une des composantes de la communauté martiniquaise, ils sont des Martiniquais à part entière, au même titre que les Nègres, les Mulâtres, les Syriens, les Coulis, les Chinois…
Il est d’ailleurs surprenant qu’aucune conscience ne s’élève jamais dans notre pays -ni ailleurs- pour dénoncer ces dérapages, même inconscients. Il s’agit là d’une complaisance coupable de notre intelligentsia à l’égard de cette triste pratique.
Marximin
Les békés se sont aussi les descendants des esclavagistes qui vivent aujourd’hui encore sur le butin issu d’un crime contre l’humanité
Alex
Vois-tu, cher Marximin, c’est ce genre de raisonnement simpliste et caricatural, malheureusement utilisé à outrance dans les médias et sur Internet, qui alimente les polémiques inutiles et les conflits sociaux et raciaux aux Antilles.
Même si ce que tu affirmes possède une indéniable part de vérité, cela ne concerne qu’un pourcentage très très médiocre de cette communauté.
Les békés sont composés en très grande partie d’hommes et de femmes qui se battent et qui travaillent tous les jours sans compter sur aucun butin que ce soit si ce n’est ce dont ils ont pu bâtir de leur propre vivant. Et ô combien souvent, avec des moyens – si moyens il y a – maintes fois remis à plat depuis l’époque coloniale.
Ceci est une réalité indéniable.
Mais je suppose que du manque de réflexion naît la stigmatisation.
Andreiux Marie
Je pense que sa réflexion n’est pas si caricatural et simpliste que cela; quand on vit comme au 16è siecle, en vase clos, et qu’on prétend haut et fort qu’on ne peut se mélanger aux autres sous prétexte qu’il faut préserver sa race,que peut on encore revendiquer? Il faudrait mieux éduquer vos anciens monsieur de Jaham pour combler leur médiocrité…………..
J-Claude DUPONT
« Les békés, ce sont les descendants des esclavagistes » ? Bigre. A supposer que ce soit vrai (la réalité historique est que les descendants de TOUSSAINT-LOUVERTURE sont avec certitude beaucoup plus « descendats d’esclavagiste » que nombre de blancs créoles dits « békés » puisque TOUSSAINT-LOUVERTURE, c’est prouvé, possédait 12 esclaves) est-ce qu’on dit en Nouvelle-Calédonie : « Les canaques, se sont les descendants des cannibales »?. (Affirmation plus proche de la réalité et moins lointaine dans le temps).
MAXIMIN, l’histoire, c’est l’histoire. Vous aurez beau tenter de la travestir pour lui donner le sens qui vous fait plaisir (les méchants blancs d’un côté, les bons noirs de l’autre), vous ne convaincrez que les esprits faibles. Pour en faire des racistes primaires. Depuis quand les gens devraient-ils « porter l’étoile jaune » pour les crimes dont vous avez décidé de les affubler?.
Allons donc, les « békés » sont des hommes comme tous les autres. Juste un tout petit peu mieux en moyenne (pas beaucoup de délinquants dans leurs rangs) parce qu’étant un « point de mire », ils ne peuvent pas trop se permettre d’écarts. Sous peine de voir se déchainer la vindicte des haineux racistes type Raphaêl CONFIANT, Camille CHAUVET et autres GARCIN-MALSA.
RE
A titre personnel, je n’ai jamais fait usage de ce terme, à moins qu’il ne soit circonstanciel. Et encore !!!
J’estime, pour ma part, que vous avez tout à fait raison de revendiquer de la sorte.
A force, vous serez entendu !
Sé moli ki red !
Bien à vous !
RE, journaliste créole
Léis
Je crois que Roger de JAHAM a depuis longtemps compris et pris son bâton de pélerin pour demander à tous de comprendre que nous sommes une communauté martiniquaise. Il faut apprécier son initiaive surtout en ce nouveau siècle.
Les gens ne doivent plus dire donc que : « Nèg tala ka frékanté bétjé » ou kè « Bétjé tala ka frékanté nèg » é kè yonn ou lot sé dé trèt. Personnellement je fréquente toutes les composantes martiniquaises, d’autant plus que je suis de toutes ces composantes. Nous pouvons être donc partout ensemble pour la même cause, l’intérêt supérieur du pays Martinique. Si tout le monde comprend cela comme Roger et moi-même et agit pour qu’il en soit ainsi, nous auront gagné. Avançons donc avec prudence afin de réussir à changer les consciences !
Abel
La précision béké a le mérite de préciser d’un mot le positionnement social de l’individu (il y a peu de chance que se soit un RMIste), malheureusement et contrairement aux autre composantes de la société martiniquaise, les Béké ont déployé une stratégie de caste et se sont eux même mis en marge du reste.
M De Jaham, vous êtes un extraterrestre sur la planète Béké.
Que les béké ne s’isolent plus des autres martiniquais et l’adjonction de ce caractère ethnique perdra de sa pertinence.
Aujourd’hui ce sont eux qui veulent se placer en dehors et au-dessus des autres martiniquais, se sont eux qui se marient entre eux, se sont eux qui mettent prioritairement des membres de leur caste à des postes de cadre dirigeant (les qq exceptions que vous pourrez citer ne cacheront pas la foret) sans qu’il leur soit nécessaire d’avoir les compétences,
En un mot, se sont les békés qui ont des logiques racialistes au quotidien
Que ce comportement d’exclusion volontaire cesse et vous verrez que la société martiniquaise seara apaisé dans son rapport à votre caste.
Plurielle
JC DUPONT dit : « Vous aurez beau tenter de la travestir pour lui donner le sens qui vous fait plaisir (les méchants blancs d’un côté, les bons noirs de l’autre), vous ne convaincrez que les esprits faibles. Pour en faire des racistes primaires »
Tout de même, oser penser que c’est ainsi qu’on se fait plaisir en 2010………………
Changez de siècle, il est grand temps !
negmawon
ce serait tellement necessaire que ces descendants bk demandent publiquement pardon pour leurs peres qui ne l ont jamais fait cela apaisera bocou les esprits moi g fais mes classes avec des enfants bk dont leurs parents les empechaient de nous frequenter et cela ya à peine 30 ans alors tous creoles je n y crois guere tous marqtiniquais oui
Alex
Negmawon, je ne compte plus le nombre de fois ou je me suis fait charrié, bousculé, craché dessus et traité de coton tige quand j’étais à l’école, il y a à peine 20 ans.
Je ne compte plus le nombre de fois et j’ai été victime de mépris, d’injure et d’indifférence et ce jusqu’en 2010. Des injures en créole pensant que je ne comprenais pas, des gens qui vous parlent sans même vous regarder et qui font « Tchiip » dès que vous avez le dos tourné. Ça c’est quasi quotidien!
Et pourtant je m’efforce de garder l’intelligence de ne pas stigmatiser le noir antillais.
Et si un jour je dois demander pardon parce que l’un de mes 16 arrières-arrières-arrières-arrières-arrières grand-pères avait peut-être des esclaves, je m’attend également à ce que les quelques 300 000 chabins martiniquais demandent aussi pardon pour l’un de leurs 16 arrières(x5) grand-pères qui avait peut-être des esclaves.
Lothaire
Quelqu’un finira t’il par élever la voix en faisant remarquer l’aberration qu’est cette sempiternelle victimisation arguant du fait que « nous avons souffert » … NOUS, vraiment ? Nos ancêtres Africains ont eu ceci de digne que malgré leurs souffrances, ils ont su faire de nous ce que nous sommes aujourd’hui c’est dire leur dignité et leur courage ! Ils ne se sont jamais apitoyés sur eux-mêmes et ils ont avancé, dignes; nous en sommes la preuve VIVANTE ! Voilà pour nos ancêtres africains. Mais alors que dire de nos ancêtres amérindiens ? Amérindiens ? Quels amérindiens ? Oh alors oui, bien sûr ON nous a dit qu’ils avaient tous été exterminés et déportés alors nous l’avons cru ! Mais bon nombre d’entre les Martiniquais ont des ancêtres Kalinas (ou Caraïbes, comme ON les a nommés). Ouvrez vos livres d’histoire : les îles sous le vent étaient peuplées d’Indiens (injustement nommés ainsi par Christophe Colomb, tout à son illusion d’avoir découvert son légendaire Cipango). Et vous savez ce qu’On leur a fait ? Les horreurs qu’ils ont du subir avant qu’ON décide que, finalement, ils avaient une âme ? Et que dire de ceux des Martiniquais qui sont issus du mélange entre « victime » et « bourreau » (et non, pas toujours pour cause de viol n’en déplaise à certains !!!!) L’amnésie sélective a du bon : il est effectivement beaucoup plus commode d’être du côté des « victimes » que des « bourreaux ». Mais que nous apporte cette schizophrénie à part une méconnaissance, une non-acceptation de nous mêmes qui ne sont rien d’autre que source de haine ? Essayons, dans notre condition d’Iliens, de prendre un peu de hauteur par rapport à notre nombril : l’Histoire de l’Humanité s’est créée dans la violence et ce, partout sur la terre. Que faire alors ? Passez notre vie à pleurer sur notre sort ou alors rendre à nos ancêtres (et bien sûr, je parle de nos ancêtres « avouables » MDR) l’hommage qu’ils méritent et nous tenir, debouts et capables de construire une société qui mourra sûrement faute de s’ouvrir au monde !!!
HE
Je partage absolument le point de vue de cet article. En effet les pratiques langagières connotent nécessairement dans un sens ou dans l’autre. Tous Créoles a légitimement le devoir de stigmatiser de telles pratiques de langage qui sont en fait des dérapages, même inconscients ! Amitiés créoles ! H.E
Charles
Années 1985…sortant du CM2 pour la 6 ième avec toute mon innocence et ma bonne éducation …
Certains comportements m’ont ouvert les yeux …quand à l’école on ne vous dit pas bonjour ,quand on fait la bise aux petits métropolitains fraîchement arrivé et que vous ! on vous snob…quand le lundi matin on parle à mots couverts de l’anniversaire qui étais si bien …auquel vous n’étiez pas convié…vous comprenez que vous êtes un « sous homme » qui ne sens pas bon parce qu’il est noir …Parce que FONDAMENTALEMENT LA COULEUR NOIR REPRESENTE LE MAL parce que l’on pense que le nègre interprète toutes manifestations d’amitié pour une invitation au sexe.
Alors enfant de nègre se complexe se renferme et déteste sa couleur en rêvant d’une peau sauvé et de cheveux plats.
En martinique un homme noir lutte même contre ses enseignants qui le dénigrent …
Adulte si tu n’as pas tes parents qui te lègue un bout de terre dans les reins d’un morne, tu vas habité en cité en te rappellant que ses messieurs B possèdent tellement d’hectares … immanquablement la révolte gronde,il faut lutter sans cesse…TU VAS AU SUPERMARCHE …le peut que tu possèdes il faut le compter pour acheter une nourriture de mauvaise qualité A UN PRIX DERAISONNABLE AUX MAINS DE CEUX QUI SE PRETENDENT MARTINIQUAIS…Vous nous affamez tellement tout est chère…
Alors monsieur je vous le dis …JE SUIS SEPTIQUE …CAR QUAND ON A LE POUVOIR ON ÉCRASE TOUJOURS LES PLUS FAIBLES ;
Comme il est dit plus haut : » vous êtes un extra terrestre sur la planète B… »
Néanmoins votre démarche est CHARITABLE et a le mérite d’être un pas vers l’autre.
Je reste bléssé Mais sans haine car je prône la remise en cause permanente…PAR CONTRE dans ce domaine précis je doute que les B réussissent à changer…
……………….J’ai 37 ans j’espère vivre suffisamment longtemps pour voir la première mission habitée vers MARS …et le résultat de votre démarche…
ozier lafontaine
C’est pourtant simple de faire un pas vers l’autre qui’l soit coulis, béke, négre mulatre ou autre, voir l’autre pour ce qu’il a dans le coeur, la sociétée Martiniquaise est mal dans sa peau parce que la haine , et la jalousie de l’autre grandit ,et nous étouffe, faire rase du passé ça, on ne sait malheureusement pas faire, et c’est cela le probléme de cette île. oui, il y en a qui ne se mélange pas, mais dommage pour eux, le Métissage c’ est si beau, mais ça c’est leur affaire, je n’ai pourtant aucune rancune ,chacun vit comme il veut: accepter l’autre comme il est ; ce n’est pas si difficile vous savez! et on se sens tellement mieux!
MONLOUIS Michel
Nous avons là, une fois de plus, à quelques jours de la date anniversaire de son décès, de nous appuyer sur la pensée d’Aimé CESAIRE.
Trop d’entre nous se revendiquent de cette pensée, sans jamais l’avoir comprise.
Ce « nègre fondamental » a réussi a hisser un terme des plus péjoratifs à un niveau qui, aujourd’hui, permet à tous d’en être fiers.
Malheureusement, le maître n’est plus. C’est donc maintenant à nous, ses enfants (comme il aimait à le dire) de nous approprier sa pensée et de mettre nos actes et nos dires en phase avec cette pensée.
Je souhaiterais que « Tous Créoles » organise des séminaires (il en faudrait plusieurs, tant l’oeuvre de l’Homme est riche) autour de la pensée d’Aimé CESAIRE afin que, nous Martiniquais, nous Créoles, nous Nègres (au sens césairien du terme, vous l’aviez compris), nous puissions enfin avoir accès à cette pensée universelle.
Nous serions surpris du résultats sur nos esprits chagrins.
Woulo ba « Tous créoles » !
Richard
Regard d’un ultramarin de l’hexagone:
-Béké, si on me traite de « béké », je peux répondre par le mépris, l’ignorance. J’ai l’argent, le pouvoir. Ma dignité reste au fond de moi et je passe une vie tranquille. « Chante beau merle! chante… »!
-Noir, Nègre, si on me dit « nègre », je remercie d’abord Césaire, pour cette part de dignité retrouvée. Je n’ai ni l’argent, ni le pouvoir. Mon devoir est de retrouver TOUTE ma dignité. Hé Krik!
-Si le terme « béké » gêne certains et je le comprend, ceux-ci ont le devoir et le pouvoir de rétablir une société plus juste. Ainsi, ils retrouveront le respect.
-Lorsque le nègre RESSENTIRA toute sa dignité retrouvée, le terme béké (péjoratif) se rangera dans un tiroir.
-« Tous créoles » et pourquoi pas « Tous BK », nous ferions tous partie de la famille et nous serions plus proche d’un partage équitable…Lol!
La société, le monde entier, doit faire un travail de reconnaissance vis à vis de l’homme noir, du nègre, des cultures délaissées et cela passe par un échange culturel et économique davantage équitable, de mon point de vue. L’histoire ne retient que l’action.
A quoi sert le pardon, s’il n’y a pas d’action véritable!
Cordialement
Richard
Un ultra-marin, titi-parisien:
Précédemment, je disais « Béké » péjoratif, oui! mais…
Pourquoi s’offusque-t-on du terme « béké »?
Pas si loin que çà, noirs, on s’offusquait du terme « nègre ».
Aimé CESAIRE l’a réhabilité pour notre bonheur.
Pourquoi ne pas réhabiliter le mot « béké »?
Il signifie grossièrement « pied noir », pour les colons d’Afrique du nord.
Je connais des ex-colons d’Algérie, qui se disent « pieds noirs » et l’assument.
-Trouvons le Aimé Césaire « béké » pour réhabiliter ce terme…lol! plutôt que de culpabiliser! à mon avis!
Dans l’hexagone, les Afro-français ont depuis toujours l’habitude des connotations.
Je n’ai rien contre « Tous créoles », bien au contraire.
Je cherche, je crée!
Cordialement.
Rodolf
A titre personnel, je n’ai jamais fait usage de ce terme, à moins qu’il ne soit circonstanciel. Et encore !!!
J’estime, pour ma part, que vous avez tout à fait raison de revendiquer de la sorte.
A force, vous serez entendu !
Sé moli ki red !