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Des ponts ou des murs ?

La société martiniquaise s’enferme.

Elle érige des frontières.

Elle bâti des murs.

Des murs de certitudes, des murs de défiances, des murs de résignations.

Des murs derrière lesquels chacun croit se protéger de l’autre.

Ah si seulement l’autre prenait conscience que tout irait mieux s’il changeait. Car, bien sûr, le responsable c’est l’autre. Et la solution est toute trouvée. L’autre doit changer de posture !

L’autre qui doit changer de posture c’est l’Etat, l’autre qui doit changer de posture ce sont les élus, l’autre qui doit changer de posture ce sont les étrangers, l’autre qui doit changer de posture c’est celui qui ne fait pas partie de la composante de la société à laquelle j’appartiens, l’autre qui doit changer de posture c’est celui qui ne fait pas partie de mon Eglise, l’autre qui doit changer de posture c’est la Justice quand elle ne va pas dans mon sens, l’autre qui doit changer de posture ce sont les fonctionnaires, l’autre qui doit changer de posture ce sont les patrons, l’autre qui doit changer de posture ce sont les syndicalistes…

Bref, l’autre qui doit changer de posture, c’est tout le monde, mais surtout pas moi ! Nos certitudes sont tellement rassurantes et nos murs, tellement protecteurs !

Mais prenons garde, les murs aveuglent.

Nous nous sommes convaincus que les fossés sont si larges et si profonds par-delà nos murs, qu’ils nous paralysent autant qu’ils nous terrifient.

Alors bien fou celui qui voudrait construire un pont !

En réalité, le pont permet de voir loin. Le pont permet d’évaluer la distance qui sépare les deux rives. Le pont permet des allers-retours d’un bord à l’autre. Chacun peut, s’il le veut vraiment, apporter sa pierre et construire les ponts qui franchiront les précipices.

Persisterons-nous à nous convaincre qu’agir ensemble n’est pas possible ?
Nous donnerons-nous bonne conscience en cheminant chacun de notre côté, enfermés dans nos certitudes, attendant que l’autre change ?

Chercherons-nous à nous rassurer toujours, derrière nos murs !

Ou bien, oserons-nous l’ouverture ? Risquerons-nous des paris audacieux ? Tenterons-nous l’œuvre collective ?

Oserons-nous le courage de casser nos murs et de nous exposer ?

Oserons-nous construire des ponts pour enjamber les profondeurs de nos peurs, les gouffres de nos certitudes, et les abymes de nos ressentiments.

Oserons-nous rencontrer l’autre ?

Puissions-nous seulement avoir le courage d’essayer !

Guillaume de Meillac

3 Commentaires

  1. Michel Riam

    Excellent travail de Tous Creoles, il faut insister sur le fait que la réussite professionnelle qu’elle soit intellectuelle ou dans les affaires est le résultat du travail de ceux qui ont réussi. Même si l’héritage ou l’origine sociale peut faciliter les choses, on a vu souvent des faillites retentissantes de.certains qui ont mal gérées leur entreprise. Donc respect au travail et à la compétence.

  2. Michel Riam

    Excellent travail de Tous Creoles, il faut insister sur le fait que la réussite professionnelle qu’elle soit intellectuelle ou dans les affaires est le résultat du travail de ceux qui ont réussi. Même si l’héritage ou l’origine sociale peut faciliter les choses, on a vu souvent des faillites retentissantes de.certains qui ont mal gérées leur patrimoine et/ou leur entreprise. Donc respect au travail et à la compétence.

  3. Dominique de Jaham

    Contrairement à ce qu’a dit le professeur Charles-Nicolas je n’ai pas honte d’être descendant de colons, mais il y a au fond de moi un sentiment bizarre, malheureusement je ne sais pas, à mon humble niveau, comment casser la vitre entre nous, sans blesser l’autre ou moi

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