Pour célébrer la chanteuse et comédienne martiniquaise Jenny ALPHA décédée dans sa centième année il y a tout juste 3 ans, la section parisienne de « Tous Créoles ! » avait organisé mardi 17 septembre la projection du très beau film de Federico NICOTRA, « Cent ans de Jenny ».
Une cinquantaine de spectateurs avaient fait le déplacement au cinéma Le Lincoln, parmi lesquels Mme George PAU-LANGEVIN, ministre déléguée à la Réussite éducative, M. José ALTHEY, directeur de cabinet de Sophie ÉLIZÉON, Déléguée interministérielle à l’Égalité des chances des Français d’Outre-mer, le représentant de la Maison de Martinique et les neveux de Jenny ALPHA, ont plongé durant 52 minutes dans l’univers et les souvenirs de cette grande dame de la culture créole, de cette fanm doubout, ancienne résistante et Créole avant tout qu’était Jenny ALPHA.

L’équipe de « Tous Créoles ! » Paris, menée par notre co-présidente Béatris COMPÈRE, a été honorée par l’affluence et la qualité des personnes présentes.
La soirée s’est terminée autour d’un verre offert par notre partenaire « Arts et Images du Monde », moment amical pendant lequel Federico NICOTRA a répondu avec beaucoup de sympathie aux nombreuses questions qui lui étaient posées.
Prochain rendez-vous au cinéma Le Lincoln avec « Tous Créoles ! » : mardi 19 novembre pour la projection du film du Martiniquais Gilles ÉLIE-DIT-COSAQUE, « Outremer Outre-tombe « 

Jenny ALPHA est née en Martinique en 1910 et c’est en 1929 qu’elle débarque à Paris pour devenir institutrice. Mais les sirènes du  spectacle sont tellement tentantes, surtout quand on a la chance d’y côtoyer le grand Dizzie GILLESPIE !
La seconde guerre mondiale développera son sens de l’engagement puisqu’avec son mari, le poète Noël-Henry VILLARD, elle rejoint la Résistance (ils cacheront d’ailleurs une famille Juive dans leur propre cave !)
C’est durant cette sombre période que Jenny prend conscience de ses cultures, tant africaine que créole. Par la suite, les écrits d’Aimé CESAIRE l’accompagneront dans sa carrière au théâtre. Mais Jenny ne délaisse pas pour autant la chanson et c’est avec plaisir qu’elle y revient régulièrement en composant d’ailleurs ses propres chansons. On l’entendait encore interpréter avec délice des airs traditionnels comme “Yaya” ou  des compositions comme “La sérénade du Muguet” avec le pianiste David FAKEUR, l’année de ses 98 ans !
Jenny  plaignait ceux qui n’avaient pas de passions : « les pauvres ! » – disait elle. Son engagement, son talent, sa simplicité et son amitié nous auront donné une leçon de vie.
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