La nomination des Antillais après l’abolition de l’esclavage
Serge ROMANA
Le décret d’abolition de l’esclavage du 27 avril 1848 mit définitivement fin au statut d’esclave pour environ 67.500 Martiniquais, soit près de 60% de la population de l’île. Il fallut alors attribuer à toutes ces personnes devenues libres des noms de famille, car esclaves, elles n’avaient pour seul attribut identitaire qu’un prénom, parfois un surnom ou un sobriquet et à partir de 1839, un numéro ou matricule. Il en fut de même à la Réunion et à la Guadeloupe, et ces patronymes sont aujourd’hui encore ceux de la majorité des habitants de ces îles.
Le Comité Marche du 23 mai 1998 (CM 98) et la Région Guadeloupe ont effectué un important travail de recensement de ces noms, et ont surtout mis en ligne un site web interactif (anchoukaj.org) permettant à chacun d’effectuer des recherches dans les bases de données ainsi constituées, aussi bien sur la Martinique que sur la Guadeloupe. Une recherche qui peut être bien émouvante…
Présidé par Serge ROMANA, le CM98 est une association nationale qui prend en charge les problématiques identitaires et mémorielles des Antillais, des Guyanais et des Réunionnais dans le but d’améliorer leur insertion au sein de la République. Il a été créé par les organisateurs de la Marche silencieuse du 23 mai 1998 qui réunit à Paris près de 40.000 manifestants, venus honorer la mémoire des esclaves à l’occasion du cent-cinquantenaire de l’abolition de l’esclavage.
Deux annuaires de ces noms donnés aux esclaves ont été également publiés : « Non nou » pour la Martinique, et « Non an nou » pour la Guadeloupe
Le travail de recensement réalisé est réellement prodigieux, et le site http://www.anchoukaj.org/ mérite votre visite.
En savoir plus : http://www.cm98.fr/
1 Commentaire
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Serge Romana
Merci d’avoir valorisé ce travail.
Nous espérons venir présenter le livre Non Nou en Martinique en fin d’année.
Amicalement
Serge Romana