Comment l’esclavage s’est développé aux États-Unis
109 esclaves africains ont survécu au cruel voyage long de six semaines entre l’Afrique de l’Ouest et l’Alabama. Ils étaient enfermés dans l’étroite cale de la goélette Clotilda, initialement construite pour transporter des marchandises et non des être-humains. C’est grâce aux caractéristiques uniques de conception du navire, comme ses dimensions, que les archéologues ont pu identifier l’épave.
PHOTOGRAPHIE DE JASON TREAT ET KELSEY NOWAKOWSKI, NG STAFF. ART : THOM TENERY
Il y a quatre cents ans, le premier navire négrier a accosté sur les côtes nord-américaines, initiant un chapitre du commerce transatlantique qui a orchestré l’enlèvement et l’acheminement de 12,5 millions de personnes depuis l’Afrique pour être vendues dans des ports américains. Aux États-Unis, leur histoire commence avec le navire portugais San Juan Bautista, qui a transporté trois cents cinquante personnes capturées dans l’actuel Angola en 1619 pour être vendues comme esclaves. Les maladies contractées pendant le voyage et une attaque pirate ont eu raison de la majorité d’entre eux et seuls vingt hommes et femmes ont de fait accosté en Virginie pour être réduits en esclavage.
Dans les années qui ont suivi, des navires ont transporté au moins 400 000 hommes et femmes originaires d’Afrique dans des ports de la Nouvelle-Angleterre et des États du Sud. Leur travail gratuit a permis aux industries du tabac, du coton et du sucre de prospérer. L’importation d’esclaves a été interdite en 1808, mais le commerce a perduré.
En 1860, un recensement aux États-Unis dénombrait près de quatre millions d’esclaves dans le pays. La guerre civile a ensuite opposé les abolitionnistes à la Confédération pro-esclavagiste, jusqu’à ce que la Proclamation d’émancipation libère les esclaves en 1863. Deux ans plus tard, l’adoption du treizième amendement a aboli officiellement cette pratique et mis fin à 246 ans d’esclavage.
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