Viviane ROMANA : "Cela m'a fait penser à l'Afrique du Sud"
Dans une interview publiée récemment par l’hebdomadaire l’Express, Viviane ROMANA, docteur en psychologie à Paris, et animatrice d’associations domiennes dont le « Comité CM98 », a eu cette observation : « … à la Martinique, il existe indéniablement une relation de proximité, voire d’intimité, entre le Béké et le Noir. Elle découle du voisinage qui existait entre le maître et l’esclave, sur la même terre. Cette relation a été mise en évidence après la crise de 2009, quand le porte-parole des Békés, Roger de Jaham, a entrepris la démarche de tendre la main aux autres Antillais, en martelant que Noirs et Békés sont également créoles et appartiennent au même sol, à la même histoire. Cela m’a fait penser au début du processus de réconciliation entre Frederick de Klerk et Nelson Mandela, en Afrique du sud en 1993…« .
Télécharger ici le pdf de cette interview : INTERVIEW ROMANA LEXPRESS RDJ
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Réponse de Roger de JAHAM, co-président de notre association, à Viviane ROMANA :
« Je me rapproche de vous aujourd’hui afin d’apporter un petit correctif à la conclusion de votre interview publiée le 15/04/2010 dans l’Express : vous m’y qualifiez de « porte-parole des Békés », ce qui est quelque peu inexact ; en effet, mes interventions et prises de parole du début 2009 ne sont pas l’expression d’une démarche collective et organisée du groupe socio-ethnique des Békés.
Il s’agissait simplement d’une réaction personnelle spontanée de ma part, pour exprimer mon ressenti et ma détresse face aux attaques violentes et répétées, souvent à caractère racial, dont les Békés ont été l’objet, et devant les accusations honteuses dont ils ont été la cible privilégiée, y compris de la part des plus hautes instances de l’État.
N’oubliez d’ailleurs pas que, dans cette démarche, plusieurs autres Békés sont intervenus avec spontanéité et sincérité, et il convient ici de rappeler quelques noms : Guillaume HAYOT, Jean-Louis de LUCY, José MARRAUD des GROTTES, Dominique de LAGUIGNERAYE, etc.
Croyez bien que les Békés n’ont pas de porte-parole, ce qui serait à mes yeux l’expression d’un communautarisme insupportable.
Maintenant, je tiens à vous dire mon émotion quand, dans cette même interview, vous dites que notre démarche vous a fait penser au début du processus de réconciliation entre Frédérick de KLERK et Nelson MANDELA en Afrique du sud en 1993 : la comparaison est osée, et c’est un grand honneur que vous nous faites là. »
Roger de JAHAM
Yomemoy
Voici ici l’occasion d’un exercice de mémoire.
Comme nous interpelle cette Histoire,
Aux racines dignes de notre terroir,
Si propice à mieux voir.
Aucun combat n’est singulier!
Aucune histoire, ne peut être niée
Comme bien de toute l’humanité,
La notre comme celles qui nous sont données.
Qui veut voir s’éclaire
Qui veut nier se perd
On apprend de ses pères
Comme de ses pairs
C’est l’humain qui subit le fer
C’est l’humain qui doit s’en défaire*
Pour réconcilier demain et hier
Chaché dlo lè bab frèw ka brilé
Cé l’esan Siel.
(Cherche de l’eau quand la barbe de ton frère brule
C’est essentiel (c’est l’essence du Ciel?)
Au pays de MANDELA,
La France peut être va gagner
Mais cela ne devrait pas compter
La joute aura lieu au pays de la victoire insensée**
Celle de l’humanité sur la brutalité
Celle de ce souffle léger
Que la puissance ne peut arrêter
Mais dont tant sont privés
La bas la grandeur s’est enracinée
Au cœur des cris et stupeurs
L’amour à pris ses quartiers
Pour enfanter une splendeur
Celle d’âmes réconciliées
Un bruit pourtant jamais calmé
Parfois viens à prendre de l’ampleur
Il restera toujours blessé
Le combat pour le bien des cœurs
Que chacun laisse en lui respirer
Et cela sans jamais se lasser
La force d’aimer et de rayonner
La grandeur de notre humanité
Bon il n’empêche que le ballon va rouler
Faisant monter les rires légers
Puissent chacun plus de frères compter
Une fois la clameur retombée
Allez la France
*L’humain
C’est en Humain que les choses doivent être traitées,
Pour atteindre les dimensions de PARDON, de GRANDEUR,
Admettre la progression des consciences
Et ne point être soumis aux poids (poisons?) des passés
Mais s’approprier la science
Qui libère les cœurs ou tue les rancœurs
**Insensées
Ici l’idée d’une choses que nos sens ne laissait prévoir
Mais que chacun peut s’approprier comme une victoire exemplaire de l’humanité.
Il y a assez de contre exemples dans l’histoire et dans les instants
Pour en saisir la portée.
Yomemoy
Au fait j’y pense, nous somme un peuple d’oralité,
mais le respect d’une oeuvre originale reste un devoir,
A ce titre donc pardon au proverbe kréol
« Lè bab kamarad ou ka brilé rousé taw »
Mais l’idée de la variante
Chaché dlo lè bab frèw ka brilé
Cé l’esan Siel.
laisse l’espoir
que l’eau est pour le frère et pas seulemnt pour soit.
(Cherche de l’eau quand la barbe de ton frère brule
C’est essentiel (c’est l’essence du Ciel?)