Chers amis, chères familles, chers tous,

La situation sanitaire et sociale des Antilles est particulièrement préoccupante. Au-delà des morts qui encombrent chaque jour les lits d’hôpitaux, des tensions toujours plus vives viennent rompre l’harmonie de nos familles. Nous nous enfermons dans nos fractures, lassés d’entendre et de lire les positions des uns et des autres. Nous ne supportons plus que nos convictions ou nos certitudes soient remises en cause.

Oui, tout a été dit au sujet de la vaccination. Notre propos aujourd’hui n’est pas de verser des arguments au débat. Il est simplement d’adresser un message d’amour à celles et ceux que l’on aime. Il est simplement de leur demander de protéger leur vie et celle de leurs proches. Car après les fractures polémiques, ne restera plus que la tristesse. Une profonde tristesse que nous partagerons tous, désolés, devant l’hécatombe de nos chers disparus.

Nous osons simplement, sans leçon, sans jugement, leur demander de se faire vacciner.

Ce n’est pas une injonction, loin de nous cette idée de convaincre qui que ce soit. A ce stade, les arguments des uns et des autres ont eu le temps d’être affinés. Chacun dans son « camp » détient sa vérité. Mais toutes ces vérités ont-elles encore un sens devant les dizaines de vies martiniquaises qui auraient pu chaque jour être épargnées ?

Il est vrai que c’est très difficile de faire le non-choix qui s’impose à nous, mais les faits sont là, quelles que soient nos opinions. Malheureusement, l’heure n’est plus à peser le pour et le contre. Nous sommes tous dans une situation d’urgence extrême ; nos médecins urgentistes qualifient eux même leur action de médecine de guerre.

Merci d’entendre cette demande comme une manifestation d’amour, d’affection, de peur aussi de perdre des proches, des amis, des personnes toutes utiles à la construction de notre Martinique.

Gérard Dorwling-Carter et Dorothée de Reynal, co-présidents