Quand Edouard GLISSANT parle de créolité
Édouard Glissant était l’invité du Toma (Théâtres d’outre-mer en Avignon) cette année, dans le cadre de la semaine du Tout-monde. Il a donné sa vision du monde, de la créolisation, de la crise… Extraits…
La créolisation est « la rencontre, le choc, l’harmonie de tous les différents qui s’attirent, se repoussent » et le résultat est « l’inattendu du monde » que le racisme n’accepte pas, c’est-à-dire le mélange et, par extension, la mondialisation. « Les richesses extorquées au monde ont été transformées en produit de consommation, et c’est ce produit qui a, en premier lieu, unifié les habitants de la terre. » C’est ce qu’ont fait les colonialismes et le capitalisme. « Nous sommes encore tributaires de la consommation passive ! Nulle part n’existe une poétique du rapport des humanités aux richesses du monde. »
Pour le philosophe, il y a deux solutions pour l’homme : soit un retour aux idéologies, aux idées a priori, avec les dégâts que l’on sait pour l’homme, soit se poser dans une poétique du monde qui, seule, permet d’échapper aux raideurs des idées. « Nous sommes des habitants possibles de la terre car nous n’avons pas encore assumé dans notre imaginaire notre rapport au monde… » Pour mieux défendre sa démonstration, Glissant se sert de l’élection de Barack Obama : « La seule alternative au fascisme, avant-guerre aux États-Unis, était la créolisation, et Obama est le symbole de cette créolisation raciale et culturelle. Cette élection n’est pas politique mais poétique, car la communauté américaine cesse de vivre sur un non-dit fondamental et effrayant oui excluait le nègre de la constitution des États-Unis. » Le monde ne se fait plus avec des tyrans qui envahissent, exploitent le monde, comme le colonialisme ou le capitalisme, c’est pour ça que Glissant croit à l’avenir des petits pays.
Par FXG (Agence de presse GHM in France-Antilles)
Joe
Édouard Glissant a été invité d’honneur de Tom dans la semaine "Tout le monde .." Son avis de créolisation est très important pour beaucoup. Merci pour cet article.