Opération "Résilience Martinique"
Né en 1937 dans une famille juive, Boris CYRULNIK est tout à la fois psychiatre, neurologue, éthologue, psychanalyste et professeur d’université. Il a produit une œuvre relativement dense et qui ne se limite pas au seul concept de résilience.
Comment renaître de sa souffrance ? Nous sommes nombreux à penser que notre pays-Martinique a besoin d’une analyse collective en profondeur, pour tenter de la soustraire à son penchant aujourd’hui handicapant sur la souffrance de son passé.
Tout comme Dereck WALCOTT, poète et dramaturge saint-lucien, prix Nobel de littérature, nous estimons que « Nous prêtons bien trop l’oreille au long gémissement qui accompagne le passé ». Pourtant, nous ne pouvons non plus nier la réalité, pour de nombreux Martiniquais, d’une souffrance que sans doute une démarche de résilience pourrait permettre de surpasser.
Résilience : processus qui permet de rebondir, de sortir de l’anesthésie émotionnelle, affective et relationnelle engendrée par les épreuves de la vie.
Nous sommes nombreux à considérer que le professeur Boris CYRULNIK pourrait nous aider à organiser et réussir une telle démarche, une telle analyse à l’échelle de tout une population : en effet, la notion révolutionnaire de résilience qu’il a élaborée, cette capacité à dépasser le malaise ou le trouble, cette faculté à rebondir, à se reconstruire au-delà du malheur, nous semble particulièrement adaptée pour tenter de guérir les maux dont paraît souffrir notre île.
De son côté la CCIM, à l’occasion des États généraux des DOM en 2009 et dans le cadre de sa mission d’accompagnement des entreprises, a apporté sa contribution à l’esprit et à la culture d’entreprise, ainsi qu’au rapport des Martiniquais au travail. Dans cette contribution écrite, la CCIM a proposé explicitement l’organisation d’une vaste opération de résilience collective pour la Martinique, rejoignant ainsi notre préoccupation. Nous pensons qu’une promotion de la figure historique de Nelson MANDELA pourrait être dans ce cadre une thérapie intéressante à cette souffrance mémorielle qui paraît grosse de bien des dangers : car voilà un homme qui a souffert de l’apartheid dans sa chair et qui a su évacuer tout esprit de revanche.
Cet ambitieux projet est porté bien sûr par « Tous Créoles ! », mais aussi par différentes autres associations et organisations publiques, tout aussi soucieuses que la nôtre de la problématique très succinctement exposée ici.
Régal Richard
Bonjour,
Pourquoi pas? mais la figure historique de Mandela ne suffit pas, d’après moi.
Il faut créer, inventer, dans notre spécificité. A travers cette figure historique, à qui s’adresse la résilience collective? N’est-ce pas ambigüe? Côté culture occidentale, au delà des békés ou blanc peyi, ne manque-t-il pas une reconnaissance culturelle de cette culture dominante? pour des retrouvailles avec nos racines africaines? être « fier » d’avoir des racines africaines, grâce à Mandela et malgré Bokassa, Amin dada et j’en passe…! l’impérialisme culturel existe! Il y a bien longtemps que j’ai compris que mes copains « blancs » n’étaient pas conscients des âneries qu’ils me disaient, liées à l’enseignement du système. Je ne leur en veux pas. ACTION! Luttons tous ensemble! Pour atteindre la véritable Kréolité, il nous faudra peut-être parvenir à un échange culturel et économique davantage ékitable. Il ne suffit pas non plus (mais nécessaire) seulement de commémorer ensemble pour parvenir à cette résilience. Nous avons actuellement davantage besoin de culturel, les békés compris, car psychologique, que d’une réparation économique. Action! Amitiés Kréol
danièle Prudent
J’ai l’impression que dans cette affaire, le temps fait son oeuvre. Chaque génération apporte, me semble t-il, sa pierre à l’édifice d’une personnalité martiniquaise s’émancipant des démons du passé.
Nicole
Nous avons besoin d’apprendre à nous aimer, à nous respecter, à être fiers de ce que nous sommes et confiants en nos capacités de construire, en notre créativité. Nous avons besoin de prendre conscience que « seul », nous sommes peu de choses, mais que tous ensemble avec notre passé tel qu’il est, nos différences qui ne sont que richesses, nous pouvons bâtir ce pays Martinique.
« La creativité n’est pas un loisir, c’est un liant social et non pas une bréve consommation ». Boris Cyrulnik.
Régal Richard
Pour Danièle PRUDENT, sans polémique!
C’est vrai! Chacun fait comme bon lui semble.
Je suppose que le but de « Tous créoles », du CCIM et autres associations est de favoriser le processus de résilience. L’objectif est d’aider à faire avancer plus rapidement ce processus pour que davantage d’enfants, de petits-enfants profitent pleinement de leur passage sur terre. Je les soutiens! Je participe!
Nikkie DUBOIS
Bonjour,
le peuple Antillais , noir ou blanc etc.., est extrêmement résilient, et il pourrait, si on n’était pas parvenu à le convaincre de ce qu’il est profondément malade, donner des leçons de résilience à qui voudrait en prendre, en toute humilité…n’est ce pas un peuple résilient un peuple qui a supporté plusieurs années de traitements avilissants et concentrationnaire données et reçus avec des épisodes de violence qui se comptent sur les doigts d’une main? donné naissance à d’immense écrivains, et penseurs, reconnus internationalement? forgé une société apaisée, douce et accueillante ? il faut soigner ce qui doit être soigné , et ce qui doit être soigné c’est le racisme primaire anti noir, et anti non blanc, anti antillais blanc, puis secondaire anti blanc , qui a traverse l’océan atlantique puis cette société, et ce racisme est diffusé, depuis la traite negrière et l’époque esclavagiste, par les européens, en premier lieu, puis pas les antillais quasi blancs américains ( dits békés) dont le projet essentiel , depuis 300 ans, est de conserver le pouvoir économique, et tenter desespérement de retrouver et de conserver une couleur la plus blanche possible. Que personne ne le prenne mal, mais c’est la vérité.C’est une vérité nue, qui doit être dite pour être entendue, entendue pour être observée, observée pour être renversée, indépendamment des personnes, qui ne sont que les otages d’un système qu’ils peinent à observer tel qu’il fut en vérité, et tel qu’en demeurent les séquelles. Ne cherchons pas midi à 14 heures, n’ayons pas peur de nous même et de notre histoire, et, antillais blancs, noirs, indiens, orientaux, asiatiques, etc etc nous avancerons.
Tous Créoles !
Bonjour, Nikkie
Merci d’avoir visité notre site, sur lequel vous avez laissé un commentaire dans lequel vous exprimez ce que vous appelez des « vérités », parmi lesquelles :
• Le peuple antillais aurait fait preuve de résilience, dans la mesure où il aurait « …forgé une société apaisée, douce et accueillante… »
• « Le projet essentiel, depuis 300 ans (des Békés), est de conserver le pouvoir économique, et tenter désespérément de retrouver et de conserver une couleur la plus blanche possible »
Sur le premier thème, vivez-vous aux Antilles ? Etes-vous bien informé de la violence qui sévit quotidiennement dans nos îles ? Ignorez-vous que les Antillais se disent, à tort ou à raison, encore empreints de la violence fondatrice de l’esclavage ? Voilà pourquoi nous travaillons avec conviction au projet « Résilience-Martinique ».
Sur le second thème, sachez que les Békés ne se définissent certainement pas comme étant une communauté qui retiendrait le seul critère de la couleur de la peau de ses membres comme fondement de son identité. En réalité les intéressés ne cherchent pas à se définir collectivement et refusent toute idée de communauté ; ils se reconnaissent simplement comme Martiniquais d’ascendance européenne, profondément attachés à leur île et à leur culture créole, qu’une identité de destin a rapprochés.
En finale, nous sommes d’accord avec vous pour affirmer : « …n’ayons pas peur de nous-mêmes et de notre histoire, et, Antillais blancs, noirs, indiens, orientaux, asiatiques, etc, nous avancerons ! »
Amitiés créoles,
Tous Créoles !