Maurice JALLIER, un prestigieux destin.
C’est avec tristesse que notre Association Tous Créoles ! s’associe au deuil de la famille et des proches de l’ardent militant de notre créolité que demeurera Maurice JALLIER.
A 90 ans, il entre avec honneur au Panthéon de figures marquantes et fécondes de notre mémoire collective aux côtés de pairs comme Fessal VINDUCK, Loulou BOISLAVILLE, Barel COPPET, Fernand DONATIEN, FRANCISCO…
Il voit le jour en 1929 à OUIDAH, d’un père militaire. OUIDAH est une petite ville du BENIN, ex DAHOMEY, dont l’histoire retient « l’Arbre de l’oubli » autour duquel devaient tourner les esclaves en partance pour les Amériques. De bivouac en bivouac, sa famille rejoint en 1940 la Martinique du « tan Robè ».
Titulaire du certificat d’Etudes Primaires, diplôme important à l’époque, sa scolarité aux cours complémentaires des Terres Sainville s’achève sévèrement et prématurément. Puis se succèdent deux autres malheurs qui lui enlèveront la vue.
A 18 ans, il est aveugle, mais non handicapé, clame t-il. Courageux, il entreprendra sa vie d’homme déjà sensible et ouverte à la culture créole encore méconnue. Avec succès, elle se construira autour de deux pôles étroitement solidaires : celui nourricier de la kinésithérapie et celui novateur d’éveilleur et de missionnaire artistique et culturel. Il s’investira dans la musique, la chanson, la danse et surtout le théâtre celui-ci au service de nos mœurs, coutumes et traditions. Au sein de la télévision ses saynètes et compositions connaissent un éclatant succès.
Le carnaval aura sa place et tout particulièrement celui de Paris dont le succès aujourd’hui est bien établi.
Vient donc de nous quitter un homme pétri de valeurs humanistes et identitaires, un de nos précieux témoins dont la créolité, nourrie d’une négritude toujours génésique, est soucieuse de faire de nos différences cette œuvre collective et résiliente, que proclame la Charte de notre association « Tous Créoles ! ».