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Le pont Francisco : mi bèl simbol !

Christian son fils près du panneau
Christian son fils auprès du panneau

Vendredi 17 janvier 2014, la ville de Fort-de-France (Martinique) inaugurait le « Pont Frantz CHARLES », autrement dit « Francisco », d’après le surnom amical sous lequel cet artiste martiniquais était quasi-universellement connu.
Mi bèl simbol ! Quel beau symbole, car tout au long de sa vie, Francisco n’aura cessé de créer des ponts entre les hommes, entre les pays, entre les cultures, entre les races. 
C’est en présence des enfants et petits-enfants de l’artiste disparu que le maire Raymond SAINT-LOUIS AUGUSTIN a coupé le ruban, en présence de nombreuses personnalités.
Nous vous invitons à lire ci-après l’émouvant hommage que lui a rendu à cette occasion Jean-Paul JOUANELLE, membre de « Tous Créoles ! », et son compagnon d’arts martiaux.
Jean-Paul JOUANELLE en tenue de judoka
Jean-Paul JOUANELLE en tenue de judoka

Fort-de-France vendredi 17 janvier 2014

Dénomination du Pont Francisco

 
Monsieur le Maire,
Monsieur le Député Alfred MARIE-JEANNE,
Mesdames et messieurs les élus,
Chère Roselyne, cher Christian,
Chers pratiquants d’arts martiaux,
Chers amis,
Mesdames, mesdemoiselles, messieurs,
Demain, il y aura déjà 9 mois que s’éteignait Francisco.
Le fantastique combat qu’il avait mené contre la maladie, il l’aura finalement perdu après 18 ans de lutte.
18 ans pendant lesquels à chaque instant, à chaque seconde, il n’aura jamais baissé la garde.
18 ans !
18 ans pendant lesquels tous ceux qui ont eu la chance de lui rendre visite, au Morne-Vert puis au Morne-Rouge, auront pu repartir en étant chaque fois surpris de sa capacité à faire face à l’adversité, à transmettre à ses interlocuteurs, et avec quelle énergie, son amour de la vie.  Même couché sur ce lit de douleur qui était devenu le tatami dont il ne descendait jamais, si ce n’était pour participer aux hommages que des amis lui rendaient de temps en temps.
Et même là, il se permettait parfois de défier publiquement la maladie, et avec quelle élégance, comme lors d’une manifestation où, littéralement transporté par son amour de la musique, certains ici s’en souviennent, il avait sur la scène de l’ATRIUM échappé à la vigilance pourtant extrême de son entourage médical, pour faire quelques pas de salsa, nous rappelant pendant quelques secondes l’extraordinaire danseur qu’ii avait été.  Tout Francisco était là…
Vous comprendrez que pour nous, ses élèves, modestes pratiquants d’arts martiaux quel que soit la couleur de notre ceinture, l’homme immense que nous honorons aujourd’hui était d’abord un combattant absolument hors du commun, un « maitre » avec toute la puissance et la sagesse que ce mot emporte dans le vocabulaire propre aux disciplines formant la famille des arts martiaux traditionnels japonais, je veux dire un « senseï » !
C’est donc pour nous, Monsieur le maire, mesdames et messieurs les membres du conseil municipal de la ville de Fort-de-France, un grand maitre, un « senseï » que la ville honore aujourd’hui.
Nous vous en remercions !
Nous vous en félicitons !
Et nous saluons cette décision du conseil dont nous devinons qu’elle a été prise à l’unanimité. Mais comment pouvait-il en être autrement ?
Nous sommes également sensibles au fait que le « pont Francisco » se situe tout près de l’immeuble « Star Confort », là où il y a quelques dizaines d’années, se tenait un dojo où Francisco a enseigné à certains d’entre nous.
Nous nous félicitons également que vous ayez choisi un pont pour inscrire le nom de Francisco dans le territoire de la ville. Un pont et non pas une rue, une avenue ou une place !
C’est un choix particulièrement heureux. Parce que, tout au long de sa vie si riche, Francisco s’est évertué à construire des ponts. Entre les formes musicales bien sûr. Je ne veux pas y insister. D’autres que moi le diront avec bien plus de légitimité. Francisco aura surtout construit des ponts entre les hommes. Entre les différentes classes sociales ou ethniques de ce pays d’abord (Je sais qu’il aurait tellement aimé la cérémonie de commémoration du 12ème anniversaire de la plantation du courbaril par Aimé CÉSAIRE à l’Habitation CLÉMENT). Mais il a jeté également bien des ponts entre la Martinique et des pays de la Caraïbe (Venezuela et Porto-Rico notamment) ou de l’Amérique du Sud.
Nous sommes donc, nous pratiquants d’arts martiaux, particulièrement heureux de participer à cette dénomination de pont qui contribuera fortement, nous n’en doutons pas, à inscrire le souvenir de ce grand martiniquais dans la mémoire collective de notre peuple.
Je vous remercie.
Jean-Paul JOUANELLE
Mieux connaître Francisco : http://www.touscreoles.fr/2013/04/19/francisco-davant-la-legende/
http://www.touscreoles.fr/2013/04/24/ainmin-la-vie-par-francisco/
 

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