ÎLES-ÉCO : une première de qualité
Une centaine de personnes avait fait le déplacement vendredi 26 novembre dernier à l’Atrium de Fort-de-France pour assister au colloque sur les économies insulaires organisé ce jour-là par les associations CONTACT-ENTREPRISES et « Tous Créoles ! » sur le thème des économies insulaires et de leurs réalités méconnues. Un rendez-vous destiné à « tordre le cou » à quelques idées reçues !
Le mot de bienvenue du co-président de « Tous Créoles ! », Roger de JAHAM, fut suivi par celui d’Olivier DESPOINTES, président de CONTACT-ENTREPRISES. Après les brillantes introductions effectuées ensuite par les universitaires Valérie ANGEON et Lucia ANGELO, qui firent notamment ressortir la vulnérabilité de ce type d’économies –vulnérabilité connue en fait depuis déjà une quarantaine d’années- mais aussi leurs fortes possibilités de réaction et d’adaptabilité, ce fut au tour de Claude GELBRAS, expert, de décrire les options possibles qui s’offrent aux îles, non sans oublier son bébé chéri que constituent les zones franches d’activité. L’exposé de Raymond ROSAMOND, analyste économique et coordonnateur du colloque, devait clôturer ce « premier set » de la matinée par un comparatif chiffré des grands équilibres économiques des différentes îles, et par la mise à bas de quelques idées reçues, telle celle qui consiste à croire que l’économie martiniquaise serait basée sur des transferts : en effet, seuls 25% des richesses produites ici proviennent des transferts publics.
La deuxième partie fut introduite par Pierre MONTEUX, directeur général de BANAMART, qui dressa un tableau fort documenté de la production de bananes dans la Caraïbe, en faisant ressortir l’apport déterminant de la culture de ce fruit, le plus vendu au monde, pour les économies de Guadeloupe et Martinique : dans cette dernière île, 21 communes sur 34 cultivent de la banane ! Lui succéda au micro Patrick FABRE, p-dg d’un groupe de magasins franchisés LEADER PRICE présent non seulement à la Martinique et en Guyane, mais encore en Belgique et en France métropolitaine, qui fit une brillante démonstration, très pédagogique, de la formation et de la composition des prix dans notre île, des prix qui doivent faire face à des coûts logistiques et de transport incompressibles. Jean-Charles CREN, directeur régional de CMA-CGM Antilles-Guyane, clôturait le « deuxième set » par une analyse des enjeux portuaires et maritimes, duquel il en ressortit la nécessité pour notre île d’engager une réforme profonde visant faire de Fort-de-France un « hub » ou port d’éclatement et de redistribution ; car l’augmentation des flux est la seule issue à une bonne desserte maritime de la Martinique, donc à une réduction des coûts.
Le troisième et dernier « set » du colloque fut lancé par Stéphane ATTALI, responsable du service Études à l’IEDOM, qui expliqua de façon claire le système de financement des entreprises martiniquaises, et qui démontra la terrible stagnation de l’investissement en 2009 : 300 millions d’euros de moins injectés dans l’économie par le privé ! André ARMOUGON, secrétaire général de la SARA, prit ensuite la parole pour exposer la nouvelle formule –quelque peu complexe- de calcul de prix des produits pétroliers en sortie de raffinerie, qui aboutit à un carburant moins cher aux Antilles qu’en métropole. L’avant-dernier intervenant fut Benoît LE CESNE, président du Club des professionnels du séjour de la Martinique (ZILEA), dont le comparatif des –médiocres- performances touristiques de notre pays avec celles –plutôt remarquables- de quelques autres îles de la Caraïbe fut particulièrement édifiant. Enfin, dernier intervenant, David DOUMITH, président fondateur de SOLAR-ELECTRIC, une jeune entreprise martiniquaise ayant déjà des implantations dans les quatre DOM, en France métropolitaine et en Espagne, avec des unités de production en Chine, délivra un formidable et rafraîchissant message d’espoir.
En substance, ces personnalités de premier plan délivrèrent des analyses particulièrement pertinentes sur des problèmes majeurs d’actualité économique, explorant sans complaisance de nombreux secteurs d’activité. Différentes questions émanant du public trouvèrent réponse auprès des intervenants.
Marcel OSENAT, président du groupe Outre-mer au Conseil économique et social national, eut la charge d’effectuer la synthèse de cette matinée de travail, ce qu’il fit avec son aisance et son brio bien connus. Dans sa conclusion, il fit ressortir les réelles potentialités qui s’offrent aux « îliens » que nous sommes, pour peu que nous n’ayons pas peur de regarder les choses en face, et que nous soyons prêts à considérer que la planète est bien notre terrain d’action, à nous ouvrir vers l’extérieur au maximum pour justement y trouver les opportunités. « Nous vivons les uns et les autres avec des faux clichés qui nous empêchent d’avancer », a-t-il conclu.
ÎLES-ÉCO 2010 fut assurément une réunion de qualité, qui donne d’ores et déjà l’envie à ses organisateurs de prendre rendez-vous avec le public pour 2011 !
En savoir plus : http://www.martinique.franceantilles.fr/actualite/social/iles-eco-les-realites-meconnues-de-notre-economie-devoilees-30-11-2010-93993.php
Vous pouvez visionner les vidéos de la conférence du Vendredi 26 Novembre 2010 à l’Atrium de Fort-de-France :
Valérie ANGEON
Lucia Angelo (1ère Partie)
Lucia Angelo ( 2ème Partie)
Claude GELBRAS (1ère Partie)
Claude GELBRAS (2ème Partie)
Raymond ROSAMOND
Pierre Monteux (1ère Partie)
Pierre Monteux (2ème Partie)
Patrick Fabre (1ère Partie)
Patrick Fabre (2ème Partie)
Patrick Fabre (3ème Partie)
Patrick Fabre (4ème Partie)
Jean Charles Cren (1ère Partie)
Jean Charles Cren (2ème Partie)
Stéphane Attali
Benoît Le Cesne
David Doumith
Marcel Osenat
ALEX
Bravo la conf était remarquable Les intervenants brillants surtout patrick FABRE. Bravo
Alex C
Un Prof
heureusement que TOUS CREOLES était là pour organiser ce genre de manifestation où les profs et le monde économique pouvaient enfin échanger
MONLOUIS Michel
Conférence de haute tenue qui révèle la synergie essentielle entre la connaissance universitaire et les réalités de l’entreprise.
Bravo à « Tous Créoles »; une fois de plus : Nous le sommes tous !!!
Maryline
Félicitations pour ce super colloque : J’ai bien apprécié l’intervention positive de David Doumith qui s’ouvre au monde et qui communique sa pêche ! J’aime aussi la conclusion de Marcel Osenat (Nous vivons les uns et les autres avec des faux clichés qui nous empêchent d’avancer).
Bravo encore à vous pour cette très instructive matinée et j’attends avec impatience les prochains débats.
Maryline
HE
Merci Maryline ! C’ést parce que nous jouons collectif, et que la cause pour laquelle nous nous battons est juste, que nous gagnerons …pour nos enfants et/ou petits enfants : Merci pour ton sympathique message.
Amitiés créoles ! H.E