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Esclavage: ne plus cacher la vérité !

L’esclavage est une pratique observée depuis les civilisations antiques de Mésopotamie, d’Inde et de Chine employaient des esclaves soit à des tâches domestiques. Les Egyptiens les utilisaient pour construire leurs palais et monuments royaux. 

Au IVème siècle avant JC Athènes comptait près de 250 000 esclaves, un habitant sur deux. 

C’est au XVIème siècle que   la colonisation du Nouveau Monde a nécessité de nouveaux besoins en  bras. Les Amérindiens ne faisant plus l’affaire, les Européens ont fait venir des esclaves d’Afrique, aidés en cela par des vendeurs arabes ou des petits chefs noirs. 

Dans ‘Le sanglot de l’Homme noir’, l’écrivain Mabanckou déclare  : « Je ne conteste pas les souffrances qu’ont subies et que subissent encore les Noirs. Je conteste la tendance à ériger ces souffrances en signe d’identité… » 

La traite des Noirs est une honte pour l’humanité. Un crime contre l’humanité. Qu’elle soit le fait des Européens, via l’Atlantique. Ou des arabes, via le Sahara ou Zanzibar. 

Pourtant, il serait inexact d’affirmer que le blanc capturait tout seul le noir pour le réduire en esclavage. La part de responsabilité des noirs dans la traite négrière reste un tabou parmi les Africains, qui refusent d’ordinaire de se regarder dans un miroir » : assure Alain Mabanckou. « Faut-il sans cesse nier que pendant ce trafic les esclaves noirs étaient rassemblés puis conduits vers les côtes par d’autres noirs ou par des arabes ? »

Et c’est à partir de cela que le développement intensif de la traite atlantique a créé l’assimilation dans les esprits des  esclaves aux noirs d’Afrique et fait naître en Occident le racisme et le  mythe de la supériorité de la race blanche. 

Au point que certains historiens analysent les Codes noirs comme des moyens de temporiser la violence du traitement de certains maîtres (nécessairement nombreux s’il a fallu légiférer…)

Les chiffres estimés du négoce de lesclavage sont impressionnants : La traite orientale, à destination du monde arabo-musulman concernerait 17 millions de personnes (esclaves noirs et blancs confondus…), tandis que la traite intra-africaine : comprendrait 14 millions de personnes, (pour partie  revendues à des européens ou des arabes. La traite occidentale (ou atlantique) aurait porté sur 11 millions de personnes, dont la plus grande partie  à partir de la fin du XVIIème siècle. 

« La traite arabe a commencé en 652, soit 20 ans après la mort de Mohamed, lorsque le général arabe Abdallah Ben Saïd a imposé aux chrétiens de Nubie (les habitants de la vallée supérieure du Nil) la livraison de 360 esclaves par an. 

La convention, très formelle, s’est traduite par un traité entre l’émir et le roi de Nubie Khalidurat. 

Ce trafic n’a cessé dès lors de s’amplifier – Les musulmans à peau claire de la frange sahélienne (Fellata, Touaregs, Toubous…) ont multiplié les attaques contre les villages des Bantous de la forêt et enlevé les meilleurs éléments pour les vendre aux habitants de l’empire Ottoman ou du Maroc. 

En Afrique, dans toute la frange sahélienne au sud du Sahara (Mauritanie, Mali, Niger, Nigeria, Tchad, Soudan), de sanglantes tensions perdurent entre les descendants d’esclaves et leurs anciens propriétaires, généralement des nomades musulmans à peau claire. »

Sur cette période, d’Afrique ont été déportés de 1,6 à 2 millions de noirs africains vers les Antilles (dont la Martinique, la Guadeloupe et la partie française de Saint-Domingue, devenue Haïti), aussi vers la Louisiane, la Guyane, l’île Bourbon (île de la Réunion) ou encore l’île de France (île Maurice).  Soit environ 80 millions d’Africains vendus hors

La culture du tabac, nouvelle venue sur le marché attise les appétits et nécessite la main-d’œuvre les français engagés – des misérables qui n’ont rien à perdre – se mettent au service d’un colon, français lui aussi, pendant 3 ans. Des quasi-esclaves, blancs, à durée déterminée…

« Ces engagés ont joué un grand rôle dans le défrichement des étendues naturelles, l’établissement des plantations, ainsi que dans le transfert des compétences techniques et manufacturières de l’Europe vers l’Amérique » : dit  Frédéric Régent dans La France  et ses esclaves. 

« L’économie de plantation fut ainsi originellement fondée sur la servitude blanche. » 

A partir de 1670, la production de sucre nécessite une main-d’œuvre plus importante que le tabac.Il faut trouver une nouvelle source  de recrutement:  l’Afrique, un continent où les transactions d’esclaves indigènes se pratiquent depuis le VIIème siècle. Et l’ignominie fut mise en place, un véritable gâchis: le quart des personnes enlevées meurent avant que le navire ne lève l’ancre pour la traversée dans une 

cruauté barbare qui n’a aucun sens, cette main-d’oeuvre censée être un moyen de plus-value importante.

Lés propriétaires blancs ont diversifié les lieux de provenance des esclaves afin de prévenir toute tentative de révolte à partir d’un noyau ethnique. Cette diversité permet aux autorités coloniales de jouer sur la division. Ces différences culturelles et ethniques censées empêcher  une unité, une conscience commune des  esclaves qui,  pourtant un jour se sont révoltés et de tout cela résulté une identité créole faite dés le début des différentes origines ethniques africaines. 

Gérard Dorwling-Carter. 

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