Avis de Christian Ursulet sur les commentaires qui sévissent sur les réseaux sociaux.
A l’heure où la Martinique est traversée par une importante vague de tensions (voir l’article de Christian Ursulet ci-dessous), notre association doit jouer pleinement son rôle d’apaisement et d’ouverture. Elle ne doit pas tomber dans le piège de la réaction haineuse. Jamais.
Elle doit œuvrer pour l’édification de l’unité martiniquaise. Elle doit combattre les amalgames, les discriminations et les sentiments de stigmatisation. Elle doit inviter au dialogue et au respect mutuel.
Toujours.
Elle doit le faire à travers chacun de ses membres et sympathisants. Car c’est bien en mobilisant toutes nos forces d’empathie qu’ensemble nous parviendrons à faire reculer la haine qui fragilise notre société.
C’est dans cette optique que Tous Créoles ! lancera très prochainement un cycle de rencontres publiques en invitant des personnalités à débattre de leur vision de la société martiniquaise. Nous le ferons dans l’esprit d’ouverture qui nous caractérise. Vous serez bien sûr tenus informés de l’agenda de ces rencontres en espérant que vous y participerez activement.
L’apaisement de notre société passe aujourd’hui, par l’unité et la solidarité des femmes et des hommes qui la composent. Tous Créoles ! s’inscrit pleinement dans cette résolution constructive, porteuse d’espoir pour l’avenir. La Martinique gagnera quand nous serons tous ensemble, dans cette démarche.
Le Conseil d’Administration de Tous Créoles !
Fort de France le 8 novembre 2019
Article publié avec l’accord de M. Christian URSULET auteur de l’article ci-dessous :
Facebook, Whatsapp et autres, fourmillent au quotidien de messages et de textes, tous plus virulents et insultants les uns que les autres. C’est à croire que la parole libérée est du même coup une libération des démons que certains portent en eux, comme une rivière en crue charrie d’abord ses immondices. Leur parole immonde et sans contrôle, charrie ce que leur personne porte en elle de pourriture !… Quand ils pensent avilir leurs ennemis (parfois imaginaires), c’est eux-mêmes qu’ils crucifient. Ils partagent l’Indignité du tortionnaire qui pense atteindre la dignité du supplicié.
En effet, cette abondance de messages anonymes en dit pourtant plus long sur leurs auteurs que sur leurs victimes expiatoires :
Tout comme un clou ne peut parler de son monde qu’à coups de marteau, ces ‘‘détestateurs’’ parlent de ce qu’ils connaissent, de ce qui les obsède, de ce qu’ils jalousent… Mobilisez-vous !, ils y verront une raison opportuniste, eux qui éructent couchés et commentent tout en génuflexion, en s’abreuvant des mots qu’ils savent figurer au dictionnaire de leur maître Grincheux et Populiste. Ils sont dans l’incapacité de penser qu’on puisse se mobiliser et s’organiser, hors de leur boutique (en pleine implosion d’ailleurs), avec pour seul projet la recherche du bien public. – Incapables de la moindre empathie, du moindre respect pour les personnes, ni pour quoi que ce soit d’ailleurs, ils sont l’expression même de ce que psychanalyse et philosophie estiment être un ‘‘désir toujours inassouvi de détestation’’…ce besoin profond qui en fait des navigateurs chevronnés de ‘‘l’égritude’’, d’éternels frustrés et jaloux qui généralement traitent à coup d’excommunication toute personne non alignée parce que porteuse d’idées non alignées et de pratique non alignée !…leur malheur est que leur totalitarisme public est aussi un totalitarisme de l’intime. Notre malheur est que, ce faisant, ils sont artisans de ce monde détestable de la médisance et du dénigrement, de la concurrence et de la division, du chacun pour soi et de tous contre tous!…à ce stade, les ‘‘détestateurs’’ populistes rejoignent l’individualisme libéral le plus cynique et même l’indicible haine historique de « l’autre,» que portaient en eux les Maîtres d’hier…ah! Histoire quand tu nous tiens !… – Ainsi, de façon étonnante, ils ont en commun un certain nombre de traits et de comportements que l’on dirait identitaires :
– Ils écoutent les délires, éructations, mensonges et provocations souvent violentes – hebdomadairement radio-diffusés – ils ont la faculté de les entendre comme le psychopathe entend une voix. À défaut, ils l’imaginent ou la devancent eux en toute conscience…agents soumis en service commandé, ils deviennent des harponneurs mécaniques et fiévreux d’adrénaline, des sortes de drones idéologiques, veillatifs, empoisonneurs à distance…ils ont les voiles gonflées au gré des colères et des boucs émissaires désignés. Ils sont portés vers leurs cibles avec d’autant plus de férocité qu’ils se sentent missionnés et légitimés.
La bravoure des lâches
-Les détestateurs n’ont pas besoin d’organisation… ils sont l’organisation de la vérité ressentie. Chaque mensonge, chaque outrance, chaque ignominie proférée, durcit le ciment de la tour d’où ils jugent et exécutent sans témoin. Se croyant procureur pour l’histoire ils ne sont que l’histoire d’une procuration nauséabonde…Celle de se penser autorisés à porter atteinte sans contrôle à la dignité et à l’honneur de personnes qui -quoi qu’opposants ou adversaires- se battent pour leurs idées et leur vision du chemin à suivre pour le progrès collectif.
– Les détestateurs sont victimes d’un vertige. Celui du vide de leur projet politique et sociétal. Ils comblent le vide de leur réflexion en faveur de toute construction pensée, par les slogans et les assortiments de mots mécaniquement bâtis qu’on leur donne en ‘‘prêt à verbiage’’… ce qui en fait d’irresponsables marionnettes…marionnettes insignifiantes, juste bonnes à mépriser par leur maître du jour, si l’heure l’exige, le jour peu probable, où ils se réveilleront et revendiqueront d’être aussi écoutés…
Les détestateurs sont des jouisseurs du crachat !…comme les crackés qui en trois secondes ressentent la fulgurance du produit qui se décharge eux , ils se délectent de chaque insanité proférée et de chaque injure lâchée. Leur extase est une idée morbide éruptive. Celle imaginaire de la fracture psychologique violente induite par chacun de leur acte pervers.
Les détestateurs sont des incultes, ignorant le doute !…appauvris des deux trois idées égrenées dans leur cerveau, ils se croient dépositaires de la vérité…se croyant seuls du côté de la lumière ils ne sont de ce fait que du côté de l’ombre… l’ombre du crapaud au fond de son trou, incapable de voir le bleu du ciel…
Les détestateurs ont la bravoure des lâches, dissimulés par l’anonymat des nouveaux outils de communication… ceux-là même qui vous vilipendent comme « élus tous pourris »…ou
« Direktè létat fwansé », vous croisent le regard fuyant lorsqu’ils ne changent pas de trottoir, ou vous harcèlent (tout comme), au moindre besoin de menu service personnel ou familial…
Mais le plus grave est dans le possible. Car les dé testateurs sont la promesse du diable!… Ils sont promis à la délation, à la servilité, à toutes les manipulations !…il sont intermédiaires coupables entre une idéologie brutale du tout permis au nom du pouvoir et une population que l’on veut maintenir dans l’ignorance pour mieux la manipuler demain. Les détestateurs d’aujourd’hui seront demain, si nous n’y prenons gare, les chiens de la meute les plus féroces !…les ennemis les plus irréductibles de l’idéal humaniste et émancipateur d’Aimé Césaire !