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Assumer aussi la traite orientale

Inévitablement associée à son aspect occidental, la traite d’esclaves africains a aussi concerné le Maghreb et le monde arabe. Le plus grand commerce négrier de l’Histoire a permis la déportation de 40% des 42 millions de personnes victimes de toutes les traites négrières, vers le Maroc, en Algérie, en Arabie Saoudite, en Égypte, etc.

Par le Sahara et par les voies maritimes 14 millions d’esclaves furent vendus avec de l’ébène, de l’or et de l’ivoire par des chefs subsahariens contre des chevaux, du sel, des armes et des produits manufacturés. Pages, domestiques, eunuques, concubines, soldats, main d’œuvre agricole, pêcheurs de perles, nourrices, chanteuses, mineurs pour le sel, l’or et les pierres précieuses. Jeunes hommes, femmes et enfants employés pendant 14 siècles dans des conditions épouvantables, déshumanisantes. Quasi inexistants les descendants d’esclaves noirs sont remplacés aujourd’hui par une importante population immigrée qui subit les affres d’un racisme et d’une discrimination enracinés dans une amnésie totale du passé négrier de ces pays.
Ce lourd héritage occulté par les États arabes demeure une réalité du 21ème siècle. Sous des formes différentes, l’esclavage de centaines de milliers d’adultes et d’enfants noirs est une honte pour les pays du Golfe mais aussi pour la majorité des pays arabes. Après l’important travail de mémoire sur la traite des noirs entrepris par les nations occidentales (lois, musées et initiatives de la société civile) et de plus en plus par l’Afrique noire (1ère loi africaine au Sénégal et nombreux lieux de mémoire), il importe que le monde arabe ouvre ce chapitre de son histoire pour dessiner un quotidien plus humain pour ses populations. Cette longue pénitence du noir en Afrique et en Arabie commence à être interrogée par de courageux chercheurs devant l’indifférence des États d’Afrique sub-saharienne, du Maghreb et des pays arabes.
En dehors de toute diabolisation et de toute victimisation, la Fondation du Mémorial de la Traite des Noirs exige de sortir de l’oubli, ces esclaves aussi, de leur rendre justice et leur dignité dans la contribution, pour le meilleur et le pire, au progrès de l’Humanité. La Fondation va envoyer une Adresse à toutes les Ambassades représentées à Paris, pour les sensibiliser sur la nécessité de déclarer la traite des noirs et l’esclavage Crimes contre l’Humanité.

1 Commentaire

  1. Orlay

    La vindicte d’une catégorie de descendants d’esclaves envers les descendants d’esclavagistes aux Antilles écarte cette partie de l’histoire qui fait que les plus grands pourvoyeurs d’esclaves noirs en particulier féminins furent les Arabes. La traite pratiquée par eux était dite transorientale. Ils furent les esclavagistes d’un bon nombre d’Européens qui leur furent vendus parce que ceux-ci refusaient de devenir chrétiens. D’ailleurs le mot slave est la traduction du mot esclave, et il semble qu’aujourd’hui ce nom soit encore attribué aux Européens de l’Est. Donc notre histoire est avant tout la « Traite transatlantique » avant celle de l’esclavage puisque la planète entière semble avoir été atteinte par le fléau de l’esclavage ou crime contre l’humanité. Saviez-vous qu’il existait et peut-être actuellement la traite jaunière, qui cette fois-ci touche la race « jaune » ?

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