Catherine THÉODOSE, peintre de notre créolité
Professeur diplômé de dessin d’art, Catherine THÉODOSE vit et travaille à la Martinique depuis 1971 où elle a enseigné les arts plastiques jusqu’en 1987. Depuis, elle se consacre entièrement à la peinture, à ses recherches picturales, à l’organisation d’expositions, à l’édition d’art et à l’animation de son atelier-galerie de Ravine Vilaine, La Villa Métisse, située à Fort de France, dans une maison créole, au milieu d’un exubérant jardin tropical.
Chacune de ses expositions est une explosion de couleurs, d’exubérance tropicale, parmi lesquelles nous reconnaissons nos plages, nos criques, nos rivières, nos senteurs, nos saveurs, parmi lesquelles nous nous reconnaissons tout bonnement, non sans émotion.
Catherine THÉODOSE expose actuellement et jusqu’au 14 juillet 2013 à la Fondation Clément au François (Martinique), et à cette occasion le professeur Jean BERNABÉ a écrit ce beau texte de présentation, que nous vous invitons à lire ci-après :
Faire des Antilles le lieu et le thème de la peinture, n’est rien moins que de s’exposer avec courage aux risques que renferme une trop puissante charge historique. En l’occurrence, l’œuvre de Catherine Théodose dément, déjoue, démystifie la dislocation du « peinturer » et du « peindre» installée dans les usages linguistiques propres à nos pays. D’où, chez elle, une propension à unifier les deux versants de l’usage social des couleurs: respectivement celui de
l‘artisan et de l’artiste peintre. Mais l’enjeu, plus que lexical, confine à l’allégorie.
« L‘œuvre» n’échappe pas au tropisme des confrontations intenses. Prolifération colorée de végétation au premier plan (patrie symbolique d’où s’énonce l’artiste), monumentalité des mornes, dramaturgie du ciel d’orage, microclimats chromatiques et lumineux, hauts reliefs bleu noir se détachant sur un ciel de nuages blancs, autant d’intensités et d’immensités propres à minimiser le bâti, l’humain.
Le culte du Divers et du paradoxe, en peinture.
Mais où sont les êtres passés?
Comme chez Gauguin, un discours sans nulle prétention d’exhaustivité. Se devine alors, comme en un palimpseste, la mer océane, où, depuis Colomb, tant
d‘étraves se sont mêlées et tant de fureurs déployées.
Nouveau Monde, non pas!
Loin de la chronique coloniale, plutôt le secret fourmillement d’un monde nouveau à recommencer dans le temps neuf d’une aventure inédite, le geste pictural devenant une geste personnelle.
Car elles sont bien là les personnes, enfouies dans les limbes du tableau, mais prêtes à jaillir, pour meubler – sur fond d’étude très documentée – des scènes de genre. Vigilance du moment, de la seconde décisive, de ce point extrême où capter – et non point capturer – dans la plus juste lumière, la partie
du monde assignée à l’entreprise.
Rencontre de l’Autre, sans a priori, avec son bagage propre, forcément modifié par l’objet et l’approche qui en est faite.
Sincérité, par quoi la pensée s’accointe à sa cible, l’intention à l’action.
Honnêteté aussi, c’est dire, en bonne étymologie, responsabilité, assortie de l’honneur qui lui échoit.
Modestie, enfin, comme art de la discrétion, aptitude à mesurer le champ du possible. Peinture de la Créolité, sans nul doute. Raison pourquoi j’ai, à ce jour,
indéfectiblement choisi de recourir au génie de cette artiste pour accompagner, en page de couverture, mon cycle romanesque en cours.
Mille et une grâces lui en soient rendues.
Jean BERNABÉ, écrivain et linguiste martiniquais.
En savoir plus : www.villametisse.com www.fondation-clement.org
Béatris Compère
J’adore Catherine Theodose !
Béatris
Micheline Carolé
l’acceptation, la tolérance, le respect de l’autre dans sa différence, sont des valeurs que véhicule cette grande artiste !! les courants artistiques sont divers, c’est dans cette diversité que l’art s’enrichit, se nourrit et prend son sens universel !!
Micheline Carolé
Marie Claire Biard
au travers de cette grande artiste se lit la Martinique, magnifique , une grande richesse pour le patrimoine! au delà d’une mode ou d’un style!
Marie Claire Biard