Zamana, ou les mémoires d’un arbre…
Nous avons le plaisir de vous annoncer la publication de Zamana, le dernier roman d’Emmanuel de Reynal édité chez l’Harmattan. L’aventure commence en 1817, au pied d’un volcan où se déploie un témoin muet de nos histoires, petites et grandes, tendres et violentes…
« Leur temps n’est pas le mien. Ils me croient éternel. Je les vois comme des éclairs. (…) Ils défilent au rythme de leurs vies rapides. Ils vont, viennent, repartent, bougent, viennent encore comme des insectes affolés sur une ampoule. Ils me tournent autour, me caressent, disparaissent, reviennent, allument des feux, dansent, fascinés par mon immobilité. (…) Savent-ils pourtant que c’est à eux que je dois d’être ancré ici depuis si longtemps ? Savent-ils qu’ils ont été mes maîtres ? Savent-ils aussi que je les comprends bien mieux qu’ils ne l’imaginent ? Peut-être est-il temps de leur parler ? »
Celui qui s’exprime ainsi est un vieil arbre planté au cœur d’une habitation sucrière au début du XIXe siècle. Pendant plus de deux cents ans, le Zamana observe les mouvements des hommes, les chemins de l’histoire, les caprices du temps… Par sa sagesse d’arbre, il jette sur le monde un regard curieux et fasciné. Parviendra-t-il à établir une connexion avec ces petits êtres sans racine ?
Zamana est un roman publié aux éditions L’Harmattan. Pour en savoir plus ou commander chez l’éditeur, c’est ICI. Disponible dans les librairies des Antilles-Guyane, possibilité de commander sur les plateformes en ligne comme fnac.com, babelio.com, Cultura.com, placedeslibrairies.fr, decitre.fr… ou Amazon.
A propos du Zamana
Le Zamana (Samanea saman) est un arbre originaire d’Amérique du Sud qui a été implanté à Saint-Domingue à la fin du XVIIIe siècle, puis aux Antilles Françaises afin de servir d’ombrage aux cultures de café et de cacao. Il peut atteindre trente mètres de haut et couvrir une superficie ombrée d’un hectare ! Les plus vieux spécimens possèdent un tronc si épais qu’il faudrait près de dix personnes main dans la main pour en faire le tour.
En Martinique, au cœur d’une habitation créole, trône un magnifique Zamana (élu plus bel arbre de France en 2016 !) qui a inspiré ce roman. Son couvert abrite les nombreuses espèces animales et végétales du parc. Ses racines, fortes et imposantes, surgissent de la terre et s’étalent sur de folles distances. Ses branches sont comparables aux bras d’une pieuvre gigantesque qui enlacent tout le jardin et protègent ses cultures. Depuis le début du XIXe siècle, le Zamana résume à lui seul l’histoire du pays. Il a survécu aux cyclones les plus dévastateurs ainsi qu’à l’éruption volcanique de 1902 qui détruisit entièrement la ville de Saint-Pierre et ses trente mille habitants.
Cet arbre majestueux fait l’objet d’une polémique locale : « Le tronc, les branches et les gousses de ce Zamana maudit sont remplis de sueur et de sang ». On lui reproche d’avoir servi à pendre des esclaves fugitifs au milieu du XVIIIe siècle. Compte tenu de l’implantation tardive du Zamana dans les îles, cette accusation anachronique s’avère sans fondement. Mais il est vrai que la forme singulière de ses branches parallèles au sol, ainsi que sa présence dans les grandes habitations créoles ont contribué à créer le mythe « d’arbre des pendus ». Ainsi doit-il assumer tout à la fois le rôle de témoin muet de notre histoire, la fonction d’ambassadeur emblématique du pays et la charge de malédiction que lui prête la rumeur.