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Retour sur : la Charte sur la politique des langues dans la Caraïbe créolophone

Rodolf ÉTIENNE
Rodolf ÉTIENNE

Membre du Conseil d’administration de notre association, et par ailleurs journaliste culturel de presse écrite à la Martinique, Rodolf ÉTIENNE s’est fait une spécialité de la traduction en créole de textes français.
C’est ainsi qu’il a publié en 2005 « Les Indes – Lézenn », traduction créole du poème « Les Indes » d’Édouard GLISSANT aux Éditions Le Serpent à Plumes ; en 2008, « Misyé Toussaint », traduction créole de la pièce de théâtre « Monsieur Toussaint » du même auteur, aux Presses Nationales d’Haïti ; « Yé krik ! Yé krak ! Bouladjel : Contes et légendes autour de la mort et des rites funéraires aux Antilles antan lontan », ouvrage collectif aux Editions Desnel. Il a également publié en 2010 « Trajédi Rwa Kristof », traduction créole de « La Tragédie du Roi Christophe » d’Aimé CÉSAIRE aux Editions Caraïb’Editions, puis en mai 2012 « Dékré labolisyon lesklavaj », traduction créole des « Décrets d’abolition de l’esclavage » de 1848 aux Editions Macré-Lorillo.
Rodolf ÉTIENNE participe activement, aux niveaux régional, national et international, au développement de la culture, de la langue et de l’identité créoles. Il a consacré de nombreux articles à la notion de pan-créolité ou créolité internationale. Il nous propose ici de revenir sur la Charte sur la politique des langues dans la Caraïbe créolophone, établie lors de la Conférence Internationale sur le Droit et la Politique des Langues qui se déroulait à Kingston, en Jamaïque les 13 et 14 janvier 2011.CRÉOLE – Les représentants de 15 pays de la Caraïbe, des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France ont approuvé la Charte de la Politique et du Droit des Langues pour les Pays Créolophones de la Caraïbe, concluant avec succès la Conférence Internationale sur le Droit et la Politique des Langues qui se déroulait à Kingston, en Jamaïque les 13 et 14 janvier 2011.
Après deux journées de rencontres, la cinquantaine de participants à la conférence délibérait sur les dispositions définitives des articles du document, et produisait la Charte qui dorénavant balisera le cadre régional avec pour mission d’aider à résoudre les problématiques liées aux langues régionales de la Caraïbe créolophone. Le professeur Hubert Devonish, Coordinateur de l’Unité Jamaïcaine des Langues (UJL) et Président de la Conférence Internationale sur le Droit et la Politique des Langues, estime, pour sa part, que l’étape essentielle reste l’approbation, la validation et l’adoption de la Charte par les gouvernements, le secteur privé et les associations de la région Caraïbe.
Plusieurs thèmes étaient débattus durant ces journées : dans le cadre scolaire : le Créole et les Langues Internationales comme langues de l’écrit, médiums de formation et comme sujets dans les programmes d’études ; la formation des enseignants dans le double emploi du Créole et des Langues Internationales à l’école ; tests et évaluations des capacités langagières des élèves ayant le Créole comme langue maternelle ; hors du cadre scolaire : attitude publique et parentale vis-à-vis du Créole et des Langues Internationales à l’école ; droit des langues dans la législation (le Système Légal, l’Administration Publique ; politique sur les Langues Indigènes Menacées (responsabilités des Etats dans la conservation et l’accessibilité publique des Langues Indigènes Menacées dans l’usage et l’information concernant leur histoire, leur structure et leur contexte culturel ; la nécessité (par les États) de protéger ces Langues Indigènes Menacées).
Au rang des invités, on comptait les Chefs d’États et Gouverneurs Généraux de Belize et Sainte-Lucie ; les ministres de la Culture, de l’Education et de la Justice ou leurs représentants respectifs des pays suivants : Jamaïque, Haïti, Guadeloupe, Belize. En dehors de la Caraïbe, Cap-Vert, U.S.A et France figuraient parmi les invités académiques et du milieu scolaire. On aura apprécié aussi la participation de groupes locaux ou organisations : la Société Biblique des West-Indies, l’Association Jamaïcaine des Sourds, l’Association Jamaïcaine des Enseignants.
Télécharger ici : Charte sur la politique des langues dans la Caraïbe créolophone (résumé)

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