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La créolité contestée.

Authenticité créole.

Nous avons relevé cette analyse de Philippe Pamphile qui nous redonne l’espoir de voir enfin apparaître de  la cohérence dans la pensée de ce pays . Nous vous la livrons in extenso. 

« Marre que des individus qui ont découvert tout grands que le père Noël n’existe pas,  prétendent nous apprendre notre histoire et notre culture. Ils étalent leur inculture et jettent l’anathème sur ceux qui ne pensent pas comme eux. Ils cassent, insultent, éructent des « affreusetés » sous prétexte d’un décolonialisme ou post co…  mal compris. Ils effacent d’un pet et d’un crachat tout ce que des générations ont contribué à construire. J’ai beaucoup de respect pour l’Afrique et je ne renie pas le lien qui nous unit bondieu, nous ne sommes pas africains. Nous sommes martiniquais, antillais, américains (eh oui nous sommes ici dans les Amériques. ).

 Le gros mot qui fait peur et résumait pour nos aïeux notre culture, nous sommes créoles, nos identités sont intimement liées à ces petits bouts de terre que nous habitons aujourd’hui. (Il ya de mon point de vue une identité créole nègre distincte de l’identité créole blanche quoique partageant des éléments communs). L’identité créole nègre est, au contraire de l’autre, née de la souffrance et de l’exploitation qu’ont subi ceux qui arrachés à l’Afrique n’étaient plus africains avant même d’avoir quitté ce continent car déjà réduits à l’esclavage et dépossédés de leur humanité par ceux qui les ont razziés et coupés du lien avec leurs ancêtres. Cette identité créole nègre est née dans la souffrance dans les champs de cannes ou autres. Elle s’est épanouie à partir de cette surexploitation qui a consisté pour le maître à laisser le nègre se nourrir par lui même en plantant et récoltant son jardin case ou jardin nègre. Cest quand le maître a voulu se débarrasser de cette obligation stipulée par le code noir de nourrir ses esclaves, qu’il a sans le vouloir permis à ce dernier de retrouver son humanité. En cultivant cette terre pour se nourrir, en installant ce lien personnel entre lui et cette terre nourricière, il a cultivé son humanité, il a créé une culture (sa cuisine, sa musique.) On n’a pas à avoir honte de se définir comme créole car c’est par le surtravail imposé que cette culture est née. Ce n’est donc pas être paresseux.

Être créole ce n’est pas être « batard ». Ce n’est pas être soumis. Nos parents et grands-parents étaient fiers de dire  « man sé an nonm ou an fanm kreyol  » parcequ’ils savaient encore le sens de ce mot même si ils ne pouvaient pas forcément verbaliser des explications scientifiques. La créolisation n’est pas l’abêtissement ou l’assujétissement que certains voudraient faire croire.

Voilà. Cest dit.  Philippe Pamphile. »

L’essentiel est en effet  dit et c’est une excellente manière de faire barrage à la pensée populiste et négriste qui sous-tend tant d’actes récents perturbateurs de la vie sociale, au motif de quête de vérité ou d’authenticité.

Car revendiquer le parler-créole, la musique-créole, vouloir ne manger que sa cuisine créole et nier farouchement être créole consiste à entretenir une schizophrènie préjudiciable à l’équilibre, à la paix sociale de cette communauté. 

Retenons simplement qu’il «  Il ya une identité créole nègre distincte de l’identité créole blanche quoique partageant des éléments communs. »

Et la sagesse, nous semble-t-il, pour aller de l’avant et créer une société apaisée est de privilégier ce qui nous rassemble plutôt que de ressasser ce qui nous divise. Gdc

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