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Commission Mémoires et Transmissions de la Ville de Fort-de-France.

Un projet de rapport de la conseillère municipale Annie Chandey, en charge de la culture de la ville de Fort-de-France,  sur les dénominations des rues Blénac et Gallieni, rappelle la mise en place d’une Commission Ad hoc sur les questions mémorielles en Juillet 2020 sous la présidence de la conseillère municipale Melody Moutamalle et qui regroupe une trentaine de personnes ressources, historiens, sociologue, psychiatre, psychanalyste, militants. 

Annie Chandey précise que sl’une des premières orientations de la commission a été de travailler sur les dénominations qui posent problème au regard de la mémoire collective.  Sans avoir omis de faire un retour sur sur « la lecture césairienne des symboles et dénominations », la Commission a engagé un travail actualisé de  réflexion sur ces questions mémorielles.

Le principal enjeu de fond  identifié par par  la commission est la démocratisation des questions mémorielles  et la nécessité « d’aller au plus près des habitants ». 

 En ce sens, il a été proposé de mettre en place un forum de concertation citoyenne sur les dénominations Blénac  et Gallieni, identifiées prioritaires, comme pouvant heurter la mémoire collective, du fait du passé d’esclavagiste ou colonialiste violent de  ces deux personnages.

 Lors du forum qui s’est déroulé le 22 octobre 2020 au Grand carbet du Parc Aimé Césaire, plus de 60 personnes ont participé en direct et plus de 2320 personnes ont visionné le live, en dépit du contexte sanitaire. 

 Une communication en amont en direction des résidents des rues concernées  avait été faite  et également à l’échelle de la ville. Des interventions (Ndr: celle de Gilbert Pago particulièrement instructive), de sociologues et animateurs, ont permis des échanges avec la salle et les internautes.

197 personnes ont répondu au questionnaire (papier et en ligne) sollicitant des commentaires et des propositions de nouvelles dénominations. 

De tous ces travaux (travaux en commission, forum, questionnaires) il ressort  un souhait unanime de changement de ces dénominations qui heurtent la mémoire collective martiniquaise. 

Propositions concernant la Rue Blénac :

• « Rue des esclaves insurgés (1678) » révolte écrasée par Blénac ou l’insurrection du carbet de 1822 : deux grandes dates d’insurrections d’esclaves. 

• Epiphane de Moiran  abolitionniste religieux et avant-gardiste révolté contre le traitement des noirs par le gouverneur Blénac. 

• Romain : le tanbouyé de Saint Pierre, déclencheur de l’insurrection de 1848. 

• Les Amérindiens/ les Kalinagos : génocidés. 

• Neg mawon. 

Propositions concernant la Rue Gallieni :

• Les sœurs Nardal en les nommant chacune: Paulette, Emilie, Alice, femmes de culture, engagées dans l’action publique ou de charité, ayant habité la rue. 

• Christiane Eda-Pierre : cantatrice internationalement connue, ayant habité la Rue Gallieni, fille de Alice NARDAL. 

o La Commission  s’est positionnée, à la majorité pour la féminisation des noms  . . . .René Achéen (1947-2018), spriritain, ayant habité la rue et historien récemment décédé, ayant travaillé sur l’esclavage, homme de culture et d’audiovisuel, a travaillé dans la coopération notamment avec l’Amérique du Sud.

• Emile Désormeaux, éditeur, ayant eu son établissement dans la rue, et qui a publié plusieurs revues et encyclopédie sur la culture martiniquaise. 

• Suzanne ROUSSI – CESAIRE, écrivaine martiniquaise

D’autres propositions isolées : Eugène Mona, Kali, et autres…chanteurs martiniquais précise Annie Chandey. 

4 Ces nouvelles dénominations devront intégrer des plaques explicatives  sur,la raison du changement de dénomination. 

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